Logiquement, la fin de la dictature du prolétariat est marquée par le fait que les prolétaires ont envahi toutes les instances du pouvoir et qu’ils dirigent, grâce à la démocratie directe, leur communauté et au dépérissement de l’Etat en tant qu’instance dirigeante et répressive.
« Une forme politique spécifique […] dialectique, par sa propre capacité d’auto transformation interne : « Une transformation politique de part en part susceptible d’extension, alors que toutes les formes de gouvernement avaient jusque-là mis l’accent sur la répression. Son véritable secret le voici : c’étaient essentiellement un gouvernement de la classe ouvrière, le résultat de la lutte de classe des producteurs contre la classe des appropriations, la forme politique enfin retrouvée qui permettrait de réalisée l’émancipation économique du travail. » Ce que Lénine présentera dans : « L’Etat et la Révolution » comme la contradiction d’un « Etat qui est en même temps un non-Etat », organisateur de son propre dépérissement. »
labica – Bensoussan, Dictionnaire Critique du Marxisme, PUF, Paris, 2001, p.327
La dictature du prolétariat de Marx synthétisée ici est toujours susceptible d’extension. En effet, nous voyons qu’elle s’adapte aux conditions de développement de la société et qu’elle évolue en même temps qu’elle. Le stade plus bas où la dictature du prolétariat peut évoluer est le moment où le prolétariat n’est pas majoritaire, c'est-à-dire si la société capitaliste n’est pas encore pleinement développée. Ainsi Marx envisage une révolution en France et en Allemagne, même si ces pays ne sont pas encore développés comme l’Angleterre dans le demi-siècle après 1850. Nous comprenons alors parfaitement comment elle à pu s’exporter dans des pays qui ne sont pas transformé en capitalisme, comme la Russie au temps de Lénine, ou la Chine au temps de Mao, mais aussi dans les pays qui sont touchés de plein fouet par ce système comme l’Amérique latine de notre époque. La dictature du prolétariat vise alors à faire progresser la société et le prolétariat vers un tout producteur. En ce sens la dictature du prolétariat est extensible. Mais elle est aussi envisageable dans n’importe quel pays qui subit la révolution des prolétaires et ceci dans n’importe quelle condition dont celui-ci a évolué. Elle fait passer d’un Etat répressif à un Etat participatif et c’est en ce sens qu’elle est extensive. Pour un Etat autre que marxiste, qu’il soit capitaliste, monarchique, dictatorial fichiste ou communiste (comme nous l’avons connu avec Staline), basé sur le répressif. Une classe sociale, élue ou non, impose ses principes et elle les fait représenter dans la loi, puis les fait respecter par le pouvoir exécutif. Ainsi, sans pour autant passer par la violence directe et la répression explicite (telle que les tanks de l’armée rouge ou les pelotons de SS) chaque Etat autre que celui envisagé par Marx impose ses règles, c'est-à-dire les règles d’une classe sociale (élue ou non), et ceci par la répression, c'est-à-dire par un pouvoir exécutif. L’exécutif est nécessairement répressif car il s’agit toujours de faire respecter la loi. Or avec un système représentatif, et de surcroit dans une dictature ou une monarchie, il y a une distance entre le législatif et le peuple car ce n’est jamais le peuple qui choisit directement ses propres règles. Ainsi même si celui-ci explicite directement son désaccord (par un référendum, un sondage ou par des manifestations massives par exemple) le législatif peut toujours aller contre l’avis du peuple. L’exécutif sert alors de médiation entre le législatif et l’exécutif, mais la médiation n’est pas réciproque. Dans le système marxiste de la dictature du prolétariat, il y a une extension du répressif et de l’exécutif. Dans un premier temps, l’exécutif est puissant, fort, voir même tyrannique et ceci afin de contre les risques de contre révolution et de faire du prolétariat une force majeure. Dans un second temps, l’Etat perd le pouvoir exécutif pour le laisser aux prolétaires. Et ceci se fait à travers plusieurs étapes, comme nous l’avons vu précédemment. En ce sens, Marx fait de sa dictature du prolétariat une politique extensible plutôt que répressive. L’exécutif passe aux mains des prolétaires armés et le législatif est dirigé par les organisations de masse des différentes communes. La dictature du prolétariat est donc extensible car elle s’adapte au développement des prolétaires.
Ensuite, la fin de la dictature du prolétariat est marquée par la fin de son extensibilité, c'est-à-dire par le moment où c’est la classe ouvrière qui dirige. En effet, comme nous l’avons vu, la dictature du prolétariat s’engage dans une voie qui organise une démocratie directe où ce sont les prolétaires qui définissent le législatif et ce sont les prolétaires qui organisent leurs propres règles. Or le gouvernement est l’organe institutionnel investi du pouvoir exécutif. Donc, dans la dictature du prolétariat, c’est bien les prolétaires qui sont chargés de l’exécutif. La dictature permet la transformation d’un pouvoir placé sous la coupelle des appropriateurs à un pouvoir aux mains des producteurs et c’est ceci qui permet l’émancipation du travail. La distance qui existait entre le travail, son objet et le travailleur est supprimée. En effet, les appropriateurs sont les bourgeois dans le sens où ce sont les seuls qui possèdent et les producteurs sont les prolétaires dans le sens où ce sont eux qui font marcher les moyens de production. Le règne des appropriations est aboli par la révolution. Grâce à l’extension de la dictature du prolétariat, ce sont les producteurs qui peuvent posséder le pouvoir. D’abord, le parti communiste garde le pouvoir pour éviter les risques de contre-révolution, il entretient et produit des prolétaires pour qu’ils deviennent la force majoritaire, ensuite il les forme au pouvoir et enfin de leur laisser le pouvoir. C’est seulement à la fin de ce processus que les producteurs peuvent prendre la place des appropriateurs. Mais c’est seulement lorsque les producteurs auront le pouvoir qu’ils seront émancipés du travail. Effectivement les prolétaires sont toujours aliénés tant qu’il y aura une distance entre eux et leur objet de travail. Lorsqu’ils prennent le pouvoir, d’abord ce sont eux qui définissent les nécessités de leur travail, c'est-à-dire qu’ils choisissent l’objet, ensuite ils définissent les conditions de travail et enfin ils possèdent les bénéfices de leur travail. Le lien entre le travail et l’objet du travail est alors rétabli. Avant cela et pour le bien de la société, afin d’exercé une médiation entre le système capitaliste et celui communiste, c’est le gouvernement de la dictature qui impose les nécessités du travail. Mais tout dépend de l’évolution de la dictature du prolétariat. Ainsi c’est le parti communiste qui décide d'abord, puis seulement après les fonctionnaires de l’Etat associés avec les organisations intellectuelles des prolétaires des villes et en correspondance avec les prolétaires.
Enfin, la fin de la dictature du prolétariat est marquée par la fin de l’Etat, mais cette fin était déjà prévue dans la constitution dialectique de la dictature. Lénine a déclaré que Marx représente un « Etat qui est en même temps un non-Etat ». Selon la définition de Marx et Engels que nous avons vu dans les premières parties de notre ouvrage, l’Etat est le représentant d’une classe sociale dont l’objectif est d’imposer à l’ensemble de la communauté les intérêts de cette classe sociale. Ceci a toujours été vérifié dans la monarchie, en représentant les intérêts des nobles, dans le capitalisme, en représentant les intérêts des bourgeois, mais aussi dés l’aube de la révolution du prolétariat jusqu'à la fin de la dictature du prolétariat, en représentant les intérêts des prolétaires. Cependant, c’est seulement dans la dictature du prolétariat que l’Etat devient en même temps un non-Etat car il est l’organisateur de sa propre déchéance. En effet, que ce soit dans la première ou la seconde conception de la dictature du prolétariat, l’Etat, qui représente les intérêts des prolétaires, ne vise qu’une seule chose, hormis le fait de se maintenir au pouvoir. L’Etat cherche toujours à faire grossir les rangs des prolétaires et, à long terme, à faire disparaître les autres classes sociales. L’Etat perd son rôle proportionnellement au nombre grandissant de prolétaires. Dés le début de la second conception de la dictature, c'est-à-dire au moment où les prolétaires sont devenus la classe la plus nombreuse, l’Etat perd de son intensité. Il perd le pouvoir exécutif et législatif pour n’avoir qu’un rôle administratif. Mais ceci était déjà marqué dés le début de la révolution, car l’Etat avait toujours pour seul rôle d’augmenter la masse des forces productives. En ce sens, la dictature du prolétariat possède une forme dialectique, car tout était déjà au départ ce qu’il y a à la fin de la dictature. L’Etat est un non-Etat dés qu’il ne représente plus les intérêts d’une classe sociale. Or, à la fin de la dictature du prolétariat, il ne représente plus de classe sociale car il a détruit toutes les différences de classe sociale. Il n’a donc plus de lieu d’être. La fin de la dictature du prolétariat est marquée par la fin de l’Etat, c'est-à-dire le moment historique où il n’y a plus de différence de classe. Ceci marque alors le départ d’une nouvelle société : Le communisme.
Les deux dictatures du prolétariat se distinguent alors l’une de l’autre selon les conditions dans lesquelles elles sont amenée à apparaître. Ainsi elles se définissent selon le degré d’évolution de la société capitaliste, c'est-à-dire concrètement selon la quantité de prolétaires produits. Plus une société a évolué dans le capitalisme et moins il y a de petits bourgeois, car soient ils se sont fait avaler par la concurrence, soit ils sont devenu de grands bourgeois, et moins il y a de paysans car ils sont venus grossir la classe des prolétaires pour répondre au besoin de main d’œuvre industrielle. Les autres paysans sont devenus de « grands » paysans grâce au progrès technique. De plus en plus, le clivage politique et social devient binaire. La première et la seconde conception de la dictature du prolétariat répondent alors au même problème mais selon deux conditions différente. Ce problème est de savoir comment maintenir les prolétaires au pouvoir. De plus il y a véritablement un rôle dialectique des deux types de conception marxiste de la dictature du prolétariat. En effet, nous voyons clairement que la deuxième conception amène la première à se dépasser. Mais Marx n’a jamais fait la synthèse de ces deux conceptions. Or c’est sûrement en elles que réside la véritable dictature du prolétariat Marxiste. Par ailleurs, lorsque Marx démontre que la dictature du prolétariat doit être flexible par au rapport condition de la vie, il ne fait qu'appeler à la synthèse de ces deux conceptions. De plus nous devons rappeler que Marx n’a jamais remis en cause la première conception, il semble qu’il l’ait juste complétée. Nous allons voir maintenant la synthèse des deux conceptions Marxiste de la dictature du prolétariat qui toutes deux répondent au deux rôle fondamental d’une dictature du prolétariat, c'est-à-dire répondre à la crise révolutionnaire et préparer la transformation sociale et psychologique de la société. Avant toute chose nous devons noter que ce qui différencie les deux dictatures du prolétariat est le nombre de prolétaires présents après la révolution. Aussi nous allons supposer dans un premier temps que les prolétaires sont minoritaires et que s’ils sont majoritaires alors nous pouvons passer directement à l’étape 3.
Les prolétaires, à l’aide de leurs alliés (petits bourgeois et paysans), ont renversé le système capitalisme. Il s’agit alors de prendre et de garder le pouvoir, mais les prolétaires ne sont pas (pour le moment) majoritaires. Aussi, Marx envisage dans un premier temps la dictature du prolétariat dans cette perspective afin de répondre au problème d’une crise révolutionnaire. Pour ce faire, Marx envisage de maintenir une révolution permanente. La révolution permanente est le moment historique où les prolétaires armé renversent différentes instances du pouvoir par la violence et se maintiennent, par la force, au pouvoir. Ils commencent alors par éliminer ceux qui ont le plus de pouvoir, à savoir les grands bourgeois. Marx parle alors à ce moment de tolérer tous les excès de violence afin ne pas stopper la révolution. Les prolétaires brulent les moyens de production dans lesquels ils ont travaillé pendant des années. Ils suppriment les instruments de leur aliénation et ainsi ils suppriment la grande bourgeoisie, soit en éliminant directement le bourgeois en question, soit en éliminant ses moyens de production. Dans tous les cas, la classe bourgeoise n’est plus car elle ne possède plus rien, ni prolétaire, ni instrument de production. Les grand bourgeois qui n’ont pas subi la révolte des prolétaires seront privés de leurs moyens de production par la suite. Dans un second temps, par le biais de la révolution permanente, les petits bourgeois, qui possèdent aussi de petits moyens de production, font aussi les frais de la révolution. D’une part car les prolétaires qu’ils employaient ne viennent plus travailler et donc ils perdent leur moyen de production. D’autre part car de la même manière que pour les grandes entreprises, les prolétaires qui travaillaient chez les petits bourgeois veulent posséder le moyen de production qu’ils utilisent. Ceci doit alors se réaliser dans la continuation de la révolution, c'est-à-dire dans les quelques jours qui suivent, afin qu’aucune force organisée n’est le temps de stopper l’évolution de la révolution du prolétariat. Ainsi, la première action de la dictature du prolétariat est donc l’organisation de la révolution permanente.
Ensuite, parallèlement à cette révolution permanente, il s’agit pour la minorité intellectuelle des prolétaires, regroupée au sein du parti communiste, de prendre et d’acquérir le pouvoir politique. Ce pouvoir se doit alors d’être absolu, fort et sans partage. En effet, comme nous l’avons vu avec l’exemple du 18 Brumaire de Louis Bonaparte : « « Toute situation politique provisoire qui succède à une révolution réclame une dictature, voir une dictature énergique. »1. Or les prolétaires ne sont pas majoritaires et donc tout système démocratique leur est défavorable. De plus, comme nous l’avons vu, seule une minorité de prolétaires ont une conscience politique, car la majorité était occupée à survivre. Aussi seul le parti communiste peut s’organiser politiquement et lutter contre les autres partis politiques. Pendant ce temps, le reste des prolétaires restent dans la révolution afin de diminuer physiquement les forces politiques opposées. La prise de pouvoir par le parti communiste est absolue car ce n’est pas le moment de remettre en cause le bien fait du pouvoir et de discuter les réformes. Le succès de la révolution du prolétariat est surtout une question de temps car c’est le parti le mieux organisé qui réussit à se maintenir au pouvoir. Plus la domination des prolétaires tarde et plus les autres forces politiques ont le temps de s’organiser, physiquement pour stopper la révolution et politiquement pour renverser le parti communiste. Il faut lutter contre les forces politiques opposées à travers la violence et la révolution permanente car puisque la démocratie est défavorable aux prolétaires, la dictature est la seule alternative. La dictature est, rappelons le, une situation d’exception où un homme, ou ici un parti, possède le pouvoir absolu pour réponde à une situation d’exception. Le parti communiste ne doit donc pas conserver ce pouvoir dans l’avenir.
Enfin, le parti communiste doit mettre en place un comité de salut publique pour maintenir sont pouvoir et lutter efficacement contre les risques d’une contre révolution. Ainsi Marx à déclaré que : « « Dans toute situation non consolidée, ce n’est pas tel ou tel principe qui compte, mais uniquement le *salut public * »2. Le salut public est le fait même de se maintenir au pouvoir pour le bien du peuple. Sans répéter ce qui a été dit, le comité de salut public a pour rôle de déjouer tous les plans des autres forces politiques et d’éliminer physiquement les opposants au pouvoir. Il possède les pleins pouvoirs et l’immunité et son objectif est donc d’assoir le pouvoir du parti communiste en éliminant tout risque de contre révolution. Le parti communiste s’installe alors au dessus du peuple et maintient une pression constante sur celui-ci afin de faire ressortir tous les éléments qui sont successibles de le faire chuter. La première étape de la dictature du prolétariat est donc de maintenir les prolétaires au pouvoir, même si ces derniers subissent le pouvoir, et de contrer tout risque imminent de contre révolution. Cette phase se termine donc lorsque les risques de contre révolution sont affaiblis, mais avant sa chute elle doit passer par la médiation de la deuxième étape dont l’aboutissement est la condition de la fin de cette étape dictatoriale.
D’abord, nous devons rappeler que les forces productives ne sont rien d’autre que les prolétaires. Il s’agit donc d’augmenter le nombre de prolétaires et pour ce faire il faut diminuer le nombre de représentants des autres classes sociales. La première mesure qui vise cet objectif est le fait de privatiser les moyens de production. Les petits bourgeois, qui possèdent des petits moyens de production, tombent dans le prolétariat. Cependant, il est impossible de priver tout le monde de ses propriétés sans déclencher une rébellion (c'est pourquoi seul les plus capitaux sont rendu publics). Nous devons cependant noter que la différence entre petits et grands bourgeois n’est que de l’ordre quantitatif. Cette mesure s’accompagne aussi de la privation des moyens de production des rebelles, c'est-à-dire de ceux qui seront désignés comme tels par le comité de salut public. La seconde disposition vise alors à mettre en place un impôt progressif élevé afin que ces petits bourgeois gagnent autant que les prolétaires. De cette même manière leur travail n’est pas plus préférable à celui d’un prolétaire. La troisième mesure abolie le droit d’héritage. Les petits bourgeois ne peuvent donc pas donner leurs biens, c'est-à-dire leurs moyens de production. Leur condition est donc amenée, au fur et à mesure, à disparaître. Chaque petit bourgeois qui disparaît vient grossir les rangs des prolétaires. Bien entendu, il devient un prolétaire amère car il s’est fait chasser de sa condition et donc sa transformation en prolétaire n’est possible que progressivement, voire même au remplacement de sa génération.
Ensuite, pour augmenter le nombre de prolétaires, il faut nécessairement diminuer la classe la plus nombreuse, c'est-à-dire les paysans. Il s’agit donc de diminuer la différence entre les villes et les campagnes. Les paysans sont, d’une certaine mesure, proches des prolétaires car, comme les prolétaires, ils vivent dans la misère et ils doivent travailler pour vivre. Cependant ils possèdent des terres qu’ils rendent productives. Bien que ces terres ne fassent jamais d’eux des grands capitalistes, ils sont en général attachés à ces terres. Pour les faire entrer dans le prolétariat, il est nécessaire de supprimer leur propriété et la mentalité bourgeoise qui accompagne cette possession. Remarquons que cette nécessaire transformation est l’un des problèmes majeurs auquel les pays communistes se sont confrontés et qu’ils n’ont jamais pu résoudre. Ainsi Staline a dû renoncer à cette politique et ceci après de nombreux massacres de paysans. Marx envisage de répondre à ce problème selon trois points. Premièrement, en supprimant le droit à l’héritage. Les paysans sont alors de moins en moins nombreux car les terres ne sont plus transmises. Ensuite, l’Etat crée des armées agricoles, c'est-à-dire des prolétaires qui travaillent dans les champs de la communauté. Ces prolétaires sont alors capables de travailler les terres de l’Etat mais aussi ceux des ouvriers rebelles car, troisièmement, il s’agit de supprimer la possession aux rebelles et ainsi ces terres seront cultivables par l’armée agricole. Cette armée agricole est aussi composée de paysan qui accepte de rentrer dans le prolétariat et de céder leurs terres à la communauté. Leur travail en soit ne change pas, ils perçoivent juste un salaire plutôt que de vivre selon leur récolte. Cependant, la meilleure méthode pour diminuer les paysans reste le fait d’augmenter les industries et créer ainsi de l’emploi moins pénible et mieux rémunéré que celui d’un paysan. D’un autre côté, les armées industrielles sont mieux équipées que les paysans et ainsi ont une meilleure production face à la paysannerie. Les paysans se transforment naturellement en prolétaires au fur et à mesure que le pays progresse et l’armée agricole a pour rôle d’éviter que la nation tombe dans la famine.
Enfin, les paysans et petits bourgeois qui tombent dans le prolétariat ne possèdent pas, dans un premier temps, la mentalité des prolétaires. Il s’agit donc de faire mourir les idées capitalistes dont sont issues ces deux classes. Il faut donc transformer psychologiquement la société : « Il s’agit en effet d’abolir la personnalité, l’indépendance et la liberté bourgeoise ». Cette transformation psychologique passe par un bouleversement social de la classe bourgeoise et paysanne. Ainsi le système de domination sur lequel est basé chaque entreprise est remis en cause pour une gestion communautaire des entreprises. Ceci crée alors une interdépendance entre les ouvriers pour faire fonctionner leur entreprise et ainsi vivre. La vision individualiste est remplacée par une vision communautaire au fur et à mesure des années, tout comme la vision élitiste de la monarchie a été remplacée par une vision égalitaire de la république. Le système classique de commerce où chaque individu peut vendre et acheter ses biens est remplacé par une gestion communautaire des propriétés. Les biens tels que l’immobilier et les moyens de production n’appartiennent plus à des individus mais à l’ensemble de la communauté. Ainsi il n’est plus possible de faire du commerce pour son propre profit. La mentalité commerciale dont est issue la petite bourgeoisie, et la mentalité capitaliste de possession dont sont issus les paysans, sont abolies par la suppression de cette possibilité. Naturellement, ces deux classes disparaissent car leurs conditions sont rendues impossibles. Leurs intérêts privés ne peuvent plus dominer sur les intérêts généraux de la communauté. Ces trois mesures ont pour objectif d’augmenter le nombre de prolétaires et ainsi nous pouvons passer à l’étape supérieure de la dictature du prolétariat. Cette étape transforme déjà la dictature en démocratie directe.
Dans la troisième étape, la fin de crise révolutionnaire est organisée et décrétée. Lorsque les prolétaires sont devenus la classe la plus nombreuse, un nouveau bouleversement de la société est possible. Le comité de salut public peut être supprimé car les risques de contre révolution sont terminés. La première mesure de cette étape est alors d’armer les prolétaires qui, étant majoritaires, peuvent assurer la sécurité intérieure comme extérieure. De l’intérieur, les prolétaires étant armées, aucune autre force physique peut se mesurer contre elles. Personne ne peut renverser la domination des prolétaires. A l’extérieur, les prolétaires armés forment une armée populaire prête à lutter pour son pays et sa liberté. Tout risque de contre révolution est alors supprimé. Ainsi, le rôle du parti communiste est aussi devenu obsolète car le prolétariat est maintenant libre de choisir les orientations politiques qu’il désire sans être pressé par les autres forces politiques contre-révolutionnaires. Le pouvoir peut être rendu aux prolétaires. Etant minoritaires, les intérêts des autres classes ne peuvent pas être imposés face à ceux de tous. Le pouvoir législatif et exécutif sont placés entre les mains de prolétaires organisés en commune. Les communes sont alors des villes ou des regroupements de village où chaque citoyen, par le biais de la démocratie directe, peut choisir les lois qui gouverneront sa communauté. L’exécutif est alors assuré par les citoyens eux-mêmes puisque d’une part ce sont eux qui font la loi ; donc ils ne font que suivre les règles qu'ils ce sont imposés (et c’est en cela que consiste la liberté même). D’autre part étant armés, ils peuvent s’assurer de la mise en place et du respect de la loi par l’ensemble de la communauté. Les prolétaires prennent alors place dans toutes les instances du pouvoir et il s’agit, par le biais de clubs et autres organisations prolétariennes, de leur donner une conscience politique en les faisant participer à la vie de la communauté. Pour voir ceci plus en détail nous pouvons nous reporter aux deux mesures précédemment établies dans la second dictature du prolétariat. Aussi, nous passons rapidement sur ces deux dernières étapes car elles ne font que reprendre les conclusions de la partie précédente.
Dans la quatrième et dernière étape, l’Etat est transformé d’un point de vue administratif et il est maintenant au service des communes. L’Etat n'est plus d'un instrument répressif et ses fonctions politiques sont remplacées comme nous venons de le voir. Il ne lui reste alors plus que ses fonctions administratives. Les fonctionnaires sont alors remplacés par des prolétaires qui ne se placeront plus d’un point de vue privilégié par rapport au reste de la société. Au contraire ils seront au service du peuple. Les instances gérées par les fonctionnaires seront les points vitaux de la société comme l’éducation, les transports ou la santé. Les autres points nécessaires à la société sont alors gérés par une autre instance de fonctionnaires qui est chargée de centraliser les besoins de la société et de répartir le travail selon les besoins des communes. La troisième et quatrième étape de la dictature du prolétariat représentent exactement les deux premières et les deux dernières mesures concrètes envisagées dans la seconde conception de la dictature. Nous pouvons voir que les deux conceptions sont complémentaires car la première vise à préparer le peuple pour la seconde, mais elle garantit aussi le pouvoir au peuple. Aussi nous ne développerons pas plus en détail l’étape trois et quatre car nous ne ferons que nous répéter. Il ne s’agit ici seulement que de montrer la continuation parfaite entre les deux conceptions de la dictature du prolétariat
1 Révolution et contre révolution en Europe, Paris, Gallimard La Pléiade, 1994 Neue Rheinische Zeitung, 14 septembre 1848, p.51
2 Révolution et contre révolution, Paris, Gallimard La Pléiade, 1994 Neue Rheinische Zeitung, 14 septembre 1858, p.51
Ainsi ce n’est qu’à partir de l’événement de la commune de Paris que Marx et Engels comprirent que :
« Du moment que la situation appelle la transformation totale de l’ordre social, les masses doivent y participer directement, et elles doivent avoir la compréhension de ce qui est en jeu et de ce qu’il faut conquérir. »
Engel, Préface de « La guerre civile en France »
En effet, si nous revenons à l’aube de la dictature du prolétariat, beaucoup de forces politiques sont en jeu et le risque de contre révolution est très grand. Mais de la même manière que dans la Commune, il ne faut pas isoler le peuple du pouvoir car sinon celui-ci se détourne du pouvoir et vient grossir les rangs des forces politiques opposées. Le gouvernement est alors contraint d’appliquer une dictature féroce, de la même manière que l’avait fait Robespierre, afin de garantir la nouvelle prise de pouvoir. Ainsi, bien que la Commune de Paris soit très largement minoritaire face aux versaillais et que la chance de réussite de cette dernière soit très faible, la population parisienne a massivement suivi les Communards, jusqu'à la mort. Ceci n’a été possible uniquement en leur faisant participer au changement de l’ordre social. En effet, grâce aux diverses clubs qui se sont créés et à la multiplication des journaux, les parisiens ont acquis une conscience politique et ont clairement compris les enjeux de la Commune. Ils ont alors participé positivement aux multiples votes qui leur étaient constamment proposés. Ils se sont même battus pour garder ce système. La Commune de Paris n’était pas seulement un coup d'État, c'est-à-dire le renversement du pouvoir par une poignée d’hommes, mais une véritable révolution suivie d’une démocratie quasi-directe où chaque parisien participait à l’organisation de ce nouvel État. Cependant nous devons tout de même noter l’existence d’un comité de salut public, d’un comité de sûreté générale, ainsi que l’interdiction de la presse anti-communarde. La nouvelle conception de la dictature du prolétariat doit aller dans ce sens, c'est-à-dire un mélange entre la participation active du peuple et son éducation politique à la démocratie et une dictature féroce qui ne tolère pas les autres forces politiques.
La dictature féroce reste une nécessité car les problèmes de la crise révolutionnaire que nous avons évoqués précédemment sont toujours présents. En effet, les forces politiques, qui s’opposent au prolétariat, sont prêtes à acquérir le pouvoir, ainsi que l’ancien régime. Vouloir la démocratie tout de suite reviendrait à refaire les mêmes erreurs que celles que nous avons vues dans notre analyse du 18 Brumaire de Louis Bonaparte. Marx propose cette fois une combinaison entre ces deux systèmes. Il s’agit alors de lutte contre les autres forces politiques opposées et de faire rentrer le peuple dans le gouvernement du prolétariat.
« La Commune était formée de conseillers municipaux élus dans les circonscriptions parisiennes au suffrage universel. En supprimant ceux des organes de l’ancien pouvoir gouvernemental qui servaient seulement à opprimer le peuple, la Commune a dépouillé de ses fonctions légales le pouvoir qui prétendait se tenir au-dessus de la société et les a transmis aux serviteurs responsables de celle-ci. Le peuple organisé en communes était, désormais, appelé à se servir du suffrage universel exactement comme n’importe quel employeur qui se sert de son droit individuel de choisir les ouvriers, les surveillants, les comptables pour ses entreprises. »1
Comme nous l’avons vu précédemment, la commune était formée d’un conseil élu au suffrage universel. Le suffrage universel consiste en la reconnaissance du droit de vote à l’ensemble des membres d’une communauté, sans distinction de condition sociale, d’origine ethnique, de race ou de sexe. Le suffrage universel est donc une condition nécessaire de toute démocratie, c'est-à-dire à tout système qui a le peuple pour souverain. Le suffrage est donc non seulement universel mais aussi égal, secret et souverain, c'est-à-dire qu’aucun principe ne peut contester sur le choix réalisé dans ce scrutin. De plus nous pouvons dire qu’un suffrage est universel si et seulement si, il existe une véritable concurrence, aussi bien d’un point de vue financier que médiatique, entre les différentes candidats présentés aux électeurs. Aussi, nous pouvons assurer que les élections de la Commune de Paris de 1871 étaient bien un suffrage universel car le conseil de la Commune était composés de candidats de diverses horizons, comme nous l’avons vu précédemment. Avant cela, pendant la gouvernance de Napoléon III, le pouvoir exécutif est confié à un président qui est élu pour 10 ans. Le chef de l'État est alors le seul à l’origine des lois qu’il promulgue et les ministres ne sont responsables que devant lui. Le président est aussi le seul à nommer tous les emplois civils et militaires de la fonction publique, qui doivent prêter serment de fidélité en la personne du président. De plus il est le seul à rendre la justice, à pouvoir déclarer la guerre, à conclure des traitées de paix ou de commerce. De l’autre coté, il est créé une assemblée nationale élue en théorie au suffrage universel masculin, mais les historiens ont établi qu’il a été accompagné de bourrage d’urne, et chaque député doit prêter serment de fidélité au président. Ainsi toute opposition est exclue de l’assemblée nationale. Nous pouvons noter une transformation sociale radicale entre l’ancien système et le nouveau système communard. L’ancien système ne laissait aucune place à la parole du peuple et encore moins dans le pouvoir politique. Le suffrage universel qui était organisé n’en n’était pas un car les candidats proposés au peuple n’avaient pas de différence fondamentale. Les candidats opposés au gouvernement sont même exclus du pouvoir, bien qu’élus par le peuple. Les organes du pouvoir de l’ancien système ne servent donc qu’à servir ceux qui sont au pouvoir et à opprimer le peuple. Le gouvernement de la Commune rétablit la souveraineté du peuple.
En effet, dans le gouvernement de Napoléon 3, il y a clairement eu une élite sociale qui prétend a gouverner pour le bien du peuple. Mais le peuple n'a même pas pu jouer un rôle minimum dans les décisions du gouvernement. Il n'a put ni choisir l’assemblée nationale, ni le président car bien qu’ils soient soumis au suffrage universel, non seulement celui-ci n’a pas été respecté mais en plus il a été est trafiqué. Ceci est donc un suffrage universel sans choix qui n’a eu pour objectif que de légitimer le pouvoir et de mobiliser des masses, que l’on veut dociles au pouvoir, pour justifier les choix du pouvoir. En réalité, il y a alors deux catégories de population, celle qui dirige et celle qui exécute. Mais ceci a clairement éclaté avec l’avènement de la Commune. Cette dernière a redonné le pouvoir au peuple parisien qui a pu s’exprimer sur ses propres choix. Ainsi elle a transmis le pouvoir aux « serviteurs responsables de celle-ci ». Les serviteurs responsables du pouvoir sont alors le peuple dans sa diversité. En effet, la responsabilité est l’action qui désigne le fait de répondre de ses actes. Or le pouvoir politique désigne toutes les actions qui changent et dirigent la société. Mais cette société est composée de l’ensemble de la population. Le pouvoir doit alors appartenir à ceux qui subissent ce même pouvoir car c’est seulement dans ce sens qu’ils peuvent être responsables. Ils répondent ainsi toujours de leurs actes car ce sont eux qui les subissent directement. S’il y a une différence entre le dirigeant et l’exécutant alors le dirigeant ne répond jamais de ses actes car il ne les subit jamais. Il n’est donc pas responsable car personne ne peut lui faire répondre de ses propres actes. Seul le peuple peut être responsable du pouvoir. Cependant le peuple est toujours serviteur du pouvoir car tous les membres de la société ne peuvent pas diriger en même temps, ils élisent donc des représentants. Ces représentants sont alors les serviteurs du peuple car ils sont toujours responsables devant lui. C'est-à-dire que le peuple qui subit le pouvoir peut faire répondre de leurs actes les représentants de ce dernier. Mais encore, dans la Commune, le pouvoir du peuple ne se limite pas juste à l’élection de représentants, mais aussi à de multiple référendums portant sur des décisions fondamentales. Mais pour Marx, dans la dictature du prolétariat, le pouvoir du peuple ne se limite pas juste à ceci comme nous allons le voir, prochainement.
Dés le début de la Commune, le peuple est appelé à la conquête de la démocratie. Marx utilise une analogie avec l’entreprise pour montrer trois choses. D’abord, de la même manière que les chefs d’entreprise, le prolétaire devient maître de son destin et du système politique qu’il choisit pour son entreprise, c'est-à-dire que son pays est sa propriété. Ensuite, Marx affirme que dans cette entreprise le prolétaire est libre, comme l’était le chef d’entreprise devant ses subordonnés. Les sénateurs, les députés et même le président éventuels sont au service des prolétaires et ces prolétaires ont le pouvoir de choisir librement qui va les servir. Le suffrage universel, si et seulement si celui-ci correspond à la définition précédemment donnée, rend le peuple souverain, c'est-à-dire maître et responsable de son destin politique. Enfin Marx marque par cette analogie le revers de la situation qui fait qu’avant la révolution, seul le patron avait la possibilité de choisir (dans son entreprise et dans la politique). Le peuple était esclave de la classe sociale dominante, dans la mesure où il n’avait jamais le choix. Maintenant les bourgeois perdent tous les pouvoirs et ce sont les prolétaires qui ont non seulement le pouvoir politique, mais aussi la gouvernance des entreprises. Marx ajoute aussi que le peuple est organisé en commune. Ceci peut avoir deux sens, d’une part Marx fait ici référence à la Commune de Paris de 1871 et donc le peuple n’est plus le peuple de France, mais il le réduit à celui de Paris. Ou bien, Marx fait allusion à une nouvelle forme de politique possible où le peuple, à travers tout un état, s’organise en petites instances politiques sous forme de communes. Le terme « commune » vient du latin « communis » qui signifie appartenir à tous. La commune est aussi le terme général pour désigner les villes et les villages. L’organisation sous forme communale donnerait alors les pleins pouvoirs aux habitants et représentants des communes. L'État s’organiserait sous la forme fédérale. Cependant, ceci n’est qu’une hypothèse, Marx ne développe jamais précisément ce sujet, bien qu’il envisage la dictature du prolétariat que sous la forme d’analogie à la Commune de Paris de 1871.
Marx et Engels, pour cette nouvelle conception, se réfèrent directement aux caractéristiques institutionnelles de la Commune de Paris. La dictature du prolétariat s’organise en quatre temps qui s’impliquent les uns dans les autres.2
La première condition est de former une armée populaire, c'est-à-dire de fournir des armes à tous les prolétaires, et ceci pour quatre raisons essentielles. D’abord, afin de maintenir l’état de révolution puisque plusieurs forces politiques restent en concurrence. Aussi, petits bourgeois et prolétaires peuvent encore aspirer au pouvoir. Mais, comme nous l’avons vu, seuls, les prolétaires ont une raison de maintenir une révolution permanente. Effectivement, les prolétaires armés prennent les moyens de production qu’ils confisquent au profit de la communauté. Une fois que les prolétaires ont conquis et nationalisé toutes les grandes entreprises, ils s’attaquent aux petites. Alors petits et grands bourgeois tombent dans le prolétariat. Mais ceci n’est possible que si le prolétariat, c'est-à-dire la classe la plus nombreuse, est armée et si elle arrive à faire face à la bourgeoisie qui protège ses acquis. La confrontation violente avec la bourgeoisie n’est pas une nécessité si celle-ci n’entreprend pas de préserver ses moyens de production (ce qui semble cependant inévitable). Alors ceci nous conduit à la deuxième raison de la nécessité d’une armée populaire : répondre aux risques de la contre révolution. Cette contre révolution peut venir soit de l’extérieur, soit de l’intérieur. Si celle-ci vient de l’extérieur, alors chaque prolétaire armé vient grossir les rangs de l’armée nationale et donc, comme pour la Commune, l’opposant s’attaque à un peuple tout entier qui se bat pour sa propre liberté. Ceci donne alors beaucoup plus de force à ce peuple, du point de vue de la volonté et du courage. En effet, malgré la force physique de l’autre armée et malgré l’avancée de l’invasion, l’armée d’en face se bat généralement pour des intérêts politiques qui dépassent les soldats alors que le peuple se bat pour sa liberté. Ainsi, nous avons déjà eu plusieurs exemples de ceci à travers l’Histoire, notamment entre les Etat Unis et le Vietnam ou même la Corée, entre l’URSS et l’Afghanistan et enfin ceci est vrai pour toutes les guerres de décolonisation. Le peuple qui a conscience de se battre pour sa liberté est infiniment plus déterminé qu’une armée de soldats qui se bat plus pour un salaire que par pure conviction politique. C’est pourquoi il est nécessaire de fournir, dès la fin de la révolution, des armes aux prolétaires afin qu’ils aient conscience d’avoir leur destin entre leurs mains et qu'ils sachent qu’ils doivent se battre pour leur liberté politique. L’autre alternative est que la contre-révolution vienne de l’intérieur et dans ce cas chaque prolétaire armé a le pouvoir de lutter contre les groupuscules d’opposition politique. L’armée populaire étant composée de prolétaires, la classe sociale la plus nombreuse, ils peuvent alors lutter contre n’importe quelle force politique d’opposition intérieure. Ensuite, la mise en arme du peuple garantit les conditions du pouvoir au peuple ainsi que les moyens matériels de ce pouvoir. En effet, cette mesure permet d’éviter un monopole du pouvoir par une élite d’intellectuels ou par un tyran en puissance. Si le peuple est mécontent, s’il subit des lois qui ne sont pas en conformité avec leurs intérêts, en d’autres termes, si le peuple est soumis dans une quelconque circonstance il a toujours les moyens de renverser ce tyran ou ce gouvernement. Ainsi seul le peuple possède le monopole de la violence légitime et c’est en ce sens qu’il garantit son pouvoir souverain face à ceux qui font l’exercice de ce pouvoir. Enfin et surtout, cette mesure vise à garantir la réalisation des autres mesures que nous allons voir prochainement. Mais avant cela nous devons noter que cette mesure fait prendre le risque de faire sombrer le pays dans une guerre civile. En effet, comme nous l’avons vu précédemment, paysans et petits bourgeois sont aussi nombreux que les prolétaires. Aussi à la chute de la grande bourgeoisie, ils n’ont pas les mêmes intérêts que les prolétaires et s’ils décident de reprendre le pouvoir alors la guerre civile est inévitable. Nous devons donc conclure qu’après la révolution, seule les prolétaires devront être armées, mais ceci n’empêche pas les pays étrangers d’armer les autres classes sociales. Ceci est problématique, mais nous allons voir la réponse à ce problème dans une future partie.
La seconde mesure ne possède aucune référence chez Marx ou Engel, cependant elle est posée par ces deux philosophes comme critère d’une ligne juste pour des partis ouvriers. Aussi cette mesure semble donc nécessaire car elle vise la suppression d’un organisme parlementaire pour la mise en place d’un corps agissant qui possèdent le pouvoir exécutif et législatif à la fois. Le pouvoir exécutif est la pratique politique de l’action qui consiste à œuvrer pour la mise en place des lois d’un pays. Le pouvoir législatif est la création des lois d’un pays. L’objectif est donc que celui qui crée, qui exécute et qui fait exécuter les lois soit une seule et même personne. Or le corps agissant n’est, dans ces conditions, rien d’autre que le peuple. En effet, le peuple est le pouvoir exécutif, car étant armé, il est le seul qui puisse faire respecter la loi. En effet, s’il l’on cherche à lui imposer une loi qu’il ne peut tolérer, alors il possède toujours les moyens physiques de se révolter. Le peuple est, dans ces conditions, réellement libre dans la mesure où il suit les règles qu’il s’est lui-même imposé. Ainsi il n’y a pas de sens à diviser l’exécutif du législatif car le peuple est armé et aucune instance n'est en mesure de s’imposer face au peuple. Cette mesure vise le passage de la démocratie représentative à une démocratie directe, ce qui présuppose alors une taille relativement réduite des « États ». Le terme « État » est d’ailleurs totalement dénudé de sens car nous sommes plus amenés à parler de communes. Dans une démocratie représentative, le peuple élit des représentants, pour le pouvoir législatif et pour l’exécutif. Les représentants du législatif créent alors les lois et l’exécutif l’organise et le fait exécuter au peuple. Mais le peuple ne choisit pas réellement les lois, il choisit seulement les représentants. Il n’a donc pas les moyens de se révolter contre l’exécutif. Même s’il fait grève, son effet reste toujours très limité. Il subit alors les lois des représentants et ceci pendant un certain nombre d’années défini par la loi. Dans une démocratie directe, c’est le peuple qui fait la loi, ceci présuppose des organisations de masse et des restrictions des domaines où la loi légifère. Les organisations de masse sont nécessaires pour réunir régulièrement le peuple d’une commune afin qu’ils puissent débattre et délibérer des problèmes de leur société. A l’image de la Commune de Paris et de ses nombreux clubs d’ouvriers, la population peut débattre et s’exprimer librement et ainsi acquérir une certaine conscience politique. Ce genre d’organisme est nécessaire car il remplace directement le rôle politique de l’assemblée nationale et même des conseils municipaux. Comme nous l’avons remarqué ceci n’est possible seulement sur des domaines restreints car l’organisation choisie par une commune peut être différent de celle choisie par une autre. Ces organismes de masse ont toujours besoin d’une bureaucratisation de plus en plus importante et lourde proportionnellement au nombre de citoyens concernés. Ainsi si ceci est envisageable pour 5 ou 10 milles personnes, ceci devient très compliqué pour réunir prés d’un million de personne, comme dans les grandes métropoles. Le système de démocratie directe n’est possible que sur des populations restreintes, mais ceci a tout de même été possible dans la Commune de Paris. L’objectif est alors de donner aux prolétaires le pouvoir et c’est seulement en ce sens que la dictature du prolétariat est envisagée comme une démocratie. Cependant nous pouvons remarquer plusieurs problèmes vis-à-vis d’une politique extérieure. En effet, il semble toujours nécessaire, déjà à l’époque de Marx mais surtout à l’époque de mondialisation, qu’un pays regroupe une force politique suffisante pour résister à la pression des autres pays, sans pour autant s’imposer. Un état fédéral semble aussi être nécessaire.
La troisième mesure de cette dictature du prolétariat consiste d’une part à la suppression des organes répressif de l'État et d’autre part au remaniement des fonctionnaires. Dans un premier temps, la suppression de la police est nécessaire pour deux raisons. D’abord, car sa fonction est devenue absurde depuis que le peuple est armé. En effet, un policier ne peut s’imposer par rapport à un individu delta seulement s'il est, d’une part, le seul à avoir l’usage légitimement de la violence et, d’autre part, car il a l’avantage, par le biais de ses armes, sur cet individu en cas de résistance. Mais maintenant, chaque homme possède une arme fournie par l’état et, comme nous l’avons vu, seul le peuple possède le monopole de la violence légitime. La police n’a alors plus de raison d’être car elle ne se positionne plus au niveau supérieur par rapport au peuple. Elle n’a pas les moyens de faire respecter la loi. Ensuite, la police est supprimée car, à la fin de la révolution, elle représente la seule force militaire d’opposition. En effet, la police regroupe, en théorie, les hommes qui ont choisi de servir leur pays en faisant respecter la loi d’un certain régime. Or si ce régime change alors les lois changent également car elles sont au service du nouveau régime, c'est-à-dire ici des prolétaires. Les engagements envers l’ancien régime sont la preuve de leur engagement politique. Aussi une si grande force armée en face du nouveau régime ne peut être qu’un problème. C’est pourquoi il est nécessaire de les supprimer. Dans un second temps, il est nécessaire de remplacer les fonctionnaires. A l'époque de Marx plus particulièrement, les fonctionnaires, c'est-à-dire les hommes employés au service de l'État, occupaient les fonctions les plus importantes, ils avaient donc un certain nombre d’avantages par rapport aux autres citoyens, par exemple la sécurité de l’emploi et le salaire. Ils étaient alors « classés » comme supérieur au reste de la société car ils servaient les dirigeants. Marx vise alors à supprimer ce système hiérarchique en remplaçant les fonctionnaires par des ouvriers, y compris au niveau du salaire, Ainsi d’une part les fonctionnaires ne seront plus supérieurs au niveau financier mais d’autre part les nouveaux fonctionnaires, venant directement du peuple, seront fidèles au nouveau régime qui les a mis en fonction, mais aussi au peuple car ils en sont directement issus. De plus ceci permet de réaliser des rotations de fonctionnaires parmi le peuple. Enfin, Marx veut remplacer les fonctionnaires afin que ce soit le peuple (et plus particulièrement les prolétaires) qui investissent les organes du pouvoir. Ainsi Marx déclare qu’il faut abolir toute « investiture hiérarchique et à faire du personnel spécialisé de l’appareil d'État un ensemble de « serviteurs responsables de la société » pris dans son sein, et non situés « au dessus d’elle » ».3Le rôle des fonctionnaires ne change pas en et pour soit. Le changement réside dans les hommes eux-mêmes qui servent ces fonctions. Les anciens fonctionnaires sont remplacés par d’anciens prolétaires et ceci afin que ces derniers aient une dette envers le régime communiste et envers la société des prolétaires. Les prolétaires fonctionnaires sont plus à même de servir les autres prolétaires. Il y a un renversement du statut du fonctionnaire qui passe de serviteur de l'État à serviteur du peuple. Le peuple investit alors tous les organes de l'État que ce soit du point de vue administratif, répressif et militaire ou dans les organes directes du pouvoir. En ce sens, la dictature du prolétariat est une démocratie.
La dernière mesure relevée par Marx et Engels a toujours été en discussion avec les Anarchistes, mais elle semble être dans une continuation logique face aux exigences créée par le capitalisme. Ces exigences sont alors liées au productivisme capitalisme qui a permis de faire évoluer la population techniquement et matériellement. De plus, avec la mondialisation déjà présente à l’époque de Marx, la population possède de nouveaux besoins qu'il est bon d’entretenir. Aussi il s’agit alors d’organiser la production nationale. La production nationale correspond à la somme de toutes les entreprises et industries qui sont nécessaires pour le bon fonctionnement de la société. Ceci est alors l’étape qui suit la nationalisation des industries. Cette production nationale s’organisera alors en deux parties. D’abord, il s’agit, au cœur de l'État, de planifier et de centraliser les fonctions générales de la société. Ces fonctions générales regroupent alors tous les secteurs qu'il est vital de développer pour le bon fonctionnement de la société à un moment donné. Ainsi nous pouvons citer, entre autre, l’agriculture et les industries agroalimentaires en général, le secteur industriel, pharmaceutique, militaire, aéronautique et éducatif. D’autres secteurs sont alors laissés à des organisations plus particulières car ils sont beaucoup moins vitaux, comme par exemple le tourisme, la culture, le sport ou les loisirs. La centralisation et la planification de la production nationale ont alors pour objectif de définir des travaux d’intérêts généraux qui sont à réaliser pendant une période définie. Ces travaux regroupent tout ce qui est nécessaire pour la survie de la société. Pour se faire, nous n’avons pas d’élément plus concret, cependant nous devons noter que ceci est l’élément le plus important pour la nouvelle société communiste. Compte tenu des mesures précédemment énoncées, nous pouvons présupposer que ceci doit être géré par le peuple, à travers une instance de représentants du prolétariat. Aussi ceci devra se faire avec une nouvelle entreprise de fonctionnaires (car ceci semble le mieux définir une entreprise de la communauté gérée par le peuple et pour le peuple) et en partenariat avec, ce que Marx appelle, « une direction intellectuelle des ouvriers des villes »4. Il n’est pas question que cette instance de fonctionnaire obtienne la main mise sur l’organe le plus important de l’ensemble des communautés. Par ailleurs, cette direction fait partis d’une nécessité pour une organisation de la production nationale. Cette direction est alors une instance qui regroupe des élus des ouvriers des différentes communes. Encore une fois nous devons imaginer que ces élus doivent se partager les travaux d’intérêt généraux et ils les rapportent à leurs communes correspondantes. Ils font alors la médiation entre les fonctionnaires qui sont chargés de définir et planifier les taches nécessaires et le peuple qui est chargé de les réaliser. Nous n’avons cependant pas d’information supplémentaire hormis le nom même de « direction intellectuelle des ouvriers des villes ». Marx n’a malheureusement jamais réellement bien développé et organisé ces mesures mais elles sont cependant un point fondamental pour une compréhension de la dictature du prolétariat selon lui.
Maintenant que nous avons vu comment Marx envisageait concrètement cette nouvelle conception, nous devons cependant noter qu’il n’a jamais renié la première conception de la dictature du prolétariat. Nous allons alors maintenant voir quelle place donne-t-il a chacun de ces deux principes.
« Elle (la révolution du prolétariat) établira en tout premier lieu l’administration démocratique de l’Etat et instaurera ainsi, directement ou indirectement, la domination politique du prolétariat. Directement : en Angleterre où les prolétaires forment la majorité du peuple ; indirectement en France et en Allemagne où la majorité du peuple n’est pas composée seulement de prolétaires, mais encore de petits paysans et de petits bourgeois, qui commencent seulement de passer au sein du prolétariat et donc les intérêts politiques tombent de plus en plus, sous la dépendance du prolétariat. »
Les principes du communisme, traduction russe sous la rédaction de Zinoviev, p.22, Lu dans« Marx et Le Problème de la dictature du prolétariat » par Julius Martov.
D’abord, Marx réaffirme quelque chose qu’il n’avait jamais été déclaré auparavant, lors de sa première conception de la dictature du prolétariat. En effet, l’objectif de la dictature du prolétariat a toujours été la prise de pouvoir, l’organisation, ainsi que la domination par le prolétariat. Mais, c’est la démocratique qui est la condition de la domination du prolétariat. La démocratie est, comme nous l’avons vu, le système politique qui donne le pouvoir au peuple. Or le peuple est composé majoritairement de prolétaires. Ainsi, dés la révolution, les intérêts des prolétaires domineront par une démocratie. Cependant, comme nous venons de le voir, la démocratie selon Marx est une démocratie directe où le principal pouvoir est communal. Cette démocratie comprend donc l'armement des prolétaires et la prise du pouvoir au niveau des institutions politiques (dans les communes et dans l’Etat par le biais de la direction intellectuelle des ouvriers des villes) et dans la fonction publique. La démocratie marxiste n’est pas la même que notre conception moderne. De plus, cette démocratie vise toujours à faire rentrer les autres classes sociales dans le prolétariat et ceci en centralisant et en organisant les moyens de production. Effectivement, la centralisation des moyens de production n’est rien d‘autre que le fait de les nationaliser (de les rendre publiques). Les petits bourgeois et les paysans se distinguent entre eux seulement par la nature de leurs moyens de production et ils se distinguent des prolétaires par la possession. Sans elle, ce sont donc des prolétaires. Mais ceci n’est possible seulement parce que les prolétaires peuvent être les plus nombreux et parce qu’ils peuvent être armé. Ainsi, selon ces deux conditions nécessaires et fondamentales, la gestion démocratique de l’Etat et la domination des prolétaires peut se faire de façon direction ou indirecte.
Ensuite, Marx déclare qu’elle peut se faire directement seulement là où « les prolétaires forment la majorité» et ceci pour trois raisons fondamentales. Premièrement, puisque la démocratie est le système politique qui vise à suivre les intérêts de la majorité du peuple, alors les intérêts des prolétaires seront toujours suivis et, dans ce sens, la domination des prolétaires est assurée. Deuxièmement, puisque les prolétaires forment la majorité du peuple et que l’état lui fournit des armes, ils ont alors la puissance matérielle pour lutter contre tout risque de contre-révolution, que ce soit venant de l’intérieur comme de l’extérieur. Le pouvoir des prolétaires est assuré par cette mesure. Troisièmement, dans la mesure où les prolétaires sont les plus nombreux, alors leur prise directe du pouvoir est une nécessité afin qu’ils puissent garder le pouvoir. En effet, sans cela et de la même manière que la terreur Jacobine, les prolétaires risquent d’aller grossir l’opposition afin de lutter contre les mesures qu’ils ne comprennent pas et qui n’apparaissent pas comme nécessaires et directement favorables. De plus l’administration et le pouvoir en place gouvernent en théorie au nom du peuple, mais ce pouvoir ne possède pas de garde fou, c'est-à-dire de contre pouvoir qui le limite. Si les prolétaires n’ont pas directement le pouvoir rien ne garantit la non corruption du pouvoir. Ainsi les prolétaires peuvent alors aller grossir les rangs de l’opposition. La révolution des prolétaires échouera alors au bénéfice d’une autre force politique. Seule la démocratie, dans la mesure où les prolétaires sont les plus nombreux, assure la domination des prolétaires et la survie de leur pouvoir. C’est donc, dans cette mesure, la seconde conception de la dictature du prolétariat qui s’impose.
Cependant, Marx envisage le fait que les prolétaires ne composent pas la majorité du peuple, alors l’après révolution doit passer par une médiation. Dans ce cas, le peuple est composé à majorité de petits bourgeois et de paysans. Une démocratie serait donc défavorable aux prolétaires car, qu’elle soit représentative ou directe, les intérêts du prolétariat ne seraient jamais pris en compte. Au mieux, ils devront faire des alliances (comme pour la révolution) pour pratiquer une politique du moindre mal. De plus, les prolétaires ne peuvent pas non plus s’imposer sur le plan militaire. Petits bourgeois et paysans protègent leur moyen de production. La révolution du prolétariat qui s’engage dans une démocratie semble profiter à une autre classe sociale. Cependant nous sommes dans des conditions de révolution qui ont débouché sur la première conception marxiste de la dictature du prolétariat. La révolution permanente, qui est la première vision marxiste de la dictature du prolétariat, s’impose et elle agit comme médiation avec la seconde dictature du prolétariat. C'est-à-dire qu'il s’agit de réduire les autres classes sociales pour les faire tomber dans le prolétariat et ensuite organiser une démocratie de la même manière que la deuxième conception de la dictature selon Marx. Aussi nous allons voir maintenant l’interaction entre ces deux conceptions de la dictature du prolétariat.
1 Citation de Karl Marx, lu dans « Marx et Le Problème de la dictature du prolétariat » par Julius Martov,
2 labica – Bensoussan, Dictionnaire Critique du Marxisme, PUF, Paris, 2001
3 labica – Bensoussan, Dictionnaire Critique du Marxisme, PUF, Paris, 2001 p.327
4 labica – Bensoussan, Dictionnaire Critique du Marxisme, PUF, Paris, 2001 p.327
La compréhension de l’organisation de la commune de Paris durant ces deux mois d’existences est centrale pour comprendre la deuxième conception de la dictature du prolétariat. En effet, Marx n’a de cesse de la citer en exemple dans ce qui doit être l’après révolution.
Nous nous situons pendant le règne de Napoléon III et comme nous l’avons vu à travers le commentaire du 18 Brumaire de Louis Bonaparte, la France est clairement et majoritairement royaliste. Le 19 Juillet 1870, Napoléon III entreprend alors une guerre contre la Prusse. Paris est rapidement assiégé et connaît alors une grave famine. Napoléon subit alors rapidement une défaite. Ainsi le 4 septembre de la même année, Napoléon est emprisonné et la IIIème république est alors proclamée. Les élections pour l’assemblée ont alors lieu où les royalistes ont la majorité mais où tous les élus de Paris sont de farouches républicains. Adolphe Thiers devient alors chef du pouvoir exécutif. Pour la nouvelle république, il s’agit alors de négocier une paix avec l’Allemagne. Les royalistes veulent alors une paix rapide où l’une des conditions de l’Allemagne est le désarmement de Paris. Quant aux républicains, en majorité parisiens, ils veulent protéger Paris des Allemands et refusent de se laisser désarmer. Un bras de fer entre les royalistes (provinciaux et grand bourgeois de Paris) et les républicains (majoritairement parisiens) s’engendre. De plus, il faut noter qu’à Paris, les ouvriers sont très nombreux, ainsi que les petits artisans et commerçants et que depuis au moins 30ans, ils sont bercés par l’idéologie républicaine, communiste ou anarchiste.
Alors rapidement, l’Assemblée Nationale devient méfiante vis-à-vis de la population Parisienne et elle s’exile alors à Versailles à partir du 10 mars. De plus, elle prend des mesures qui vont mettre encore plus les parisiens dans la misère. Ainsi, l’assemblée décide la suppression du moratoire des effets de commerce, des loyers et des dettes, c'est-à-dire que tous les délais qui étaient accordés sont maintenant supprimés. De nombreux artisans, commerçants et ouvriers se voient alors menacés. Les historiens estiment à prés de 150 000 milles personnes menacés directement de faillite ou de poursuites judiciaires. De plus, l’assemblée décide de supprimer la solde quotidienne des soldats de la Garde Nationale, c'est-à-dire des soldats résidant essentiellement à Paris. Ceci entraine alors un manque de revenu pour les classes les plus pauvres de Paris. Ceci a pour conséquence de souder les Parisiens entre eux et ces mesures font grandir la colère des quartiers populaires qui sont majoritaires dans Paris.
Le 17 mars 1871, Aldophe Thiers et son gouvernement décident d’envoyer des troupes à Paris pour s’emparer des 227 canons de la butte de Montmartre. Les Parisiens se sentent alors naturellement directement menacés car ils se voient sans défense vis-à-vis d’éventuelles attaques des Allemands ou des troupes gouvernementales (comme pour le coup d’Etat de Napoléon III). Les historiens ont alors dénombré prés de 500 000 fusils entre les mains des Parisiens. Le 18 mars, le peuple parisien s’oppose à la troupe venu chercher les canons, puis ils fraternisent avec les soldats. Rapidement, un peu partout dans Paris, des barricades sont montées et le peuple fraternise avec les soldats de la ville. Les deux généraux présents sont alors fusillés. C’est le début de l’insurrection, Thiers et les grands bourgeois de Paris (environs 100 000 selon les historiens) gagnent Versailles. C’est le début de la Commune de Paris.
Bien entendu, les prolétaires et qui plus est des prolétaires républicains, ne sont pas les seules a rester dans la ville de Paris. En réalité la mini-révolution qui vient de se passer est faite par des hommes dont l’union repose plus dans le fait d’habiter et d’aimer la même ville que sur une idéologie bien précise. Cependant nous pouvons tout de même les regrouper dans une catégorie dite de diverses gauches. Ainsi pour s’organiser politiquement, des élections sont organisées pour désigner 92 membres du conseil de la commune. Nous dénombrons alors parmi les élus, des jacobins, plutôt centralisateurs, des radicaux, partisans d’une république démocratique et sociale, des Blanquistes, partisans de l’insurrection, des Proudhoniens, qui désirent une réformation sociale et des « indépendants ». Ainsi rapidement, le conseil de divise en « minorité » et « majorité ». Il réalisa un «comité de salut publique » qui a pour objectif de préserver la Commune des risques intérieurs. Ainsi, ce comité interdit toute presse qui vantait les avantages du gouvernement de Thiers. Le conseil se divisa rapidement en dix commissions : exécutive, militaire, subsistance, finance, justice, sûreté générale, travail, industries et échange, services publiques et enseignement. L’action administrative de ce gouvernement fut alors considérable et il accomplit de nombreuses réformes avant-gardistes, qui furent abolies dès sa chute mais qui seront reprises des années plus tard. Ces premières actions furent de supprimer les poursuites des non payés et de verser une pension aux veuves, aux blessés de guerre, aux orphelins des gardes nationaux tuées au combat. Le gouvernement réquisitionna ensuite les logements vides pour abriter des victimes de bombardement. Des orphelinats sont ainsi créés avec des aides alimentaires. Puis des ventes publiques d’alimentation sont organisées et des cantines municipales sont créées. Du coté idéologique, le drapeau rouge est adopté ainsi que le calendrier républicain. La liberté de la presse est réaffirmée (bien que restreinte ensuite). Enfin, le gouvernement prévoit une transformation radicale de la société. Le travail de nuit des boulangers est interdit, ainsi que le travail clandestin. Les ateliers abandonnés sont réquisitionnés et donnés à la coopération des ouvriers. La journée de travail passe alors à 10h et les conditions de ce dernier sont déterminées par les ouvriers eux-mêmes. Un salaire minimum est alors créé. La commune interdit aussi les amendes et les retenus sur salaire. Les bureaux de placements de main d’œuvre qui était privé (et cachait souvent des « négriers ») sont rendu publique. Les écoles privées sont interdites et l’on crée une école publique avec deux écoles professionnelles. L’enseignement devient laïc et l’égalité de salaire entre les hommes et les femmes est décrétée. Du coté de la religion, le catholicisme est n’est plus décrété « religion de la majorité des Français ». La commune décrète alors la séparation de l'État et de l'Église et la suppression du budget réservé au culte.
Du coté de la population, naît une incroyable effervescence politique poussée par le gouvernement. Le conseil maintient une pression politique en organisant régulièrement des élections à répétitions. Ainsi le peuple entier n’est pas isolé par rapport à une poignée d’intellectuels conscients. Au contraire, il participe directement aux décisions importantes. Mais surtout, pendant cette période de la Commune de Paris, la population n’a de cesse d’améliorer sa culture et sa conscience politique car aux quatre coins de la ville se sont organisé des clubs. La population peut ainsi se réunir afin de discuter de la situation, de trouver d’éventuelles solutions et de faire pression sur les élus. A l’intérieur nous retrouvons alors des orateurs réguliers ou occasionnels qui viennent déclarer leurs aspirations, en particulier sur un nouvel ordre social favorable aux classes les plus pauvres. Cependant, bien que ce genre de club se multiplie dans le Paris populaire, il n’existe aucun club dans les quartiers riches de Paris. Les clubs se fédèrent rapidement afin d’avoir des contacts plus efficaces avec le conseil de la Commune. De plus, la liberté de la presse étant affirmée, de nombreux journaux sont créés. En plus des titres déjà existant, plus de 70 journaux sont créés pendant les 70 jours de la Commune. La population acquière alors rapidement un esprit politique. Cependant en réalité, la majorité des actions de la Commune fut de lutter contre les offensives des versaillais. Aussi, lorsque les Versaillais décidaient de donner l’assaut contre la Commune de Paris, ce n’est pas à une armée d’un autre gouvernement qu’ils devaient se confronter mais à la population d’une ville entière qui se battait pour les idées qu’elle avait elle-même participé. L’armée de la Commune était alors avant tout une armée populaire, c'est-à-dire composée de la population qui se battait non pas pour de l’argent ou pour défendre les intérêts de son pays, mais pour ses idées et ses systèmes sociaux. Ainsi avant l’offensive des versaillais qui fut fatale à la commune, les historiens ont dénombrés 254 bataillons, soit entre 25 et 30 milles hommes.
Mais ce qui était prévisible arriva, les versaillais pénétrèrent dans Paris le 20 mai 1871 et entamèrent un véritable massacre ce qui valu à la semaine qui suivit le nom de « semaine sanglante ». Entre 10 et 25 milles exécutions sommaires, viols et meurtres d’ouvriers furent réalisés. En échange les communards furent exécutés l’archevêque de Paris. Mais la répression fut encore plus féroce après la victoire des versaillais, prés de 10 000 condamnations à mort furent prononcées et 4 000 personnes furent déportées au bagne de la Nouvelle-Calédonie
Pour analyser cette partie, nous allons utiliser « Marx et Le Problème de la dictature du prolétariat »1 par Julius Martov, révolutionnaire marxiste russe, ami très proche de Lénine et opposant au Bolcheviks sur l’organisation de la dictature du prolétariat. Cet ouvrage relate parfaitement la transformation effectuée entre les deux conceptions de la dictature du prolétariat chez Marx. Tous les extraits qui vont suivre ont alors pour source cet ouvrage, dans le cas contraire nous indiquerons la source exacte.
« En 1895 (dans la préface à « La guerre civile en France ») Engels a établi le bilan de l’expérience de son ami et de lui-même : « Le temps est passé des révolutions accomplies par la prise soudaine du pouvoir par de petites minorités conscientes à la tête des masses inconscientes ». Lorsqu’il parle ainsi, Engels reconnaissait que, dans la première période de leur activité, il s’agissait pour lui et Marx, justement de la conquête du pouvoir politique « par une minorité consciente à la tête des masses inconscientes. »2
D’abord, Marx fait clairement référence à cette première conception de la dictature du prolétariat. En effet, il s’agit toujours de transformer les masses de la paysannerie et de la bourgeoisie pour les faire rentrer dans le prolétariat. Mais le prolétariat ne joue pas de rôle dirigeant. Au contraire, il subit les conséquences des règles établis pendant cette dictature. Ainsi, comme nous l’avons vu, les dirigeants sont des prolétaires établies en pouvoir politique, autrement dit, une poignée de prolétaires éclairés qui imposent leurs lois sur les masses. Ces dirigeants des prolétaires sont alors probablement et logiquement les dirigeants de la ligue des communistes. Cette conception de Marx est un héritage direct de la dictature Jacobine des années 1790. De la même manière que les Jacobins, la dictature du prolétariat s’impose pour défendre la souveraineté populaire. Le club des Jacobins est à l’origine un organisme regroupant des intellectuels de diverses visions et qui ont pour objectif de se présenter comme élaborateur d’idées et moteurs d’actions temporisatrices de l’Etat. Se développant au cours de l’histoire dans toute la France, nous pouvons dénombrer jusqu’à 5000 filiales de ce club à son paroxysme. La prise de pouvoir des Jacobin est directement poussée par Robespierre. Il en fait alors une force politique dominante appuyée par le peuple. A ce moment, le club se présente alors comme étant les représentants du peuple infaillibles, plus irréductibles et plus résolus que la masse du peuple. Ceci correspond alors parfaitement avec la définition et au rôle du parti communisme, comme nous l’avons vu précédemment et comme il est décrit dans le Manifeste du Parti Communiste. Après leur prise de pouvoir, suite à la chute des députés Girondins, le 2 juin 1793, les Jacobins prennent alors le pouvoir et s’imposent comme contrepoids à l’autorité de l’assemblée nationale. Ils prennent ensuite la tête du Comité de Salut Public. Ce comité est un organe du gouvernement révolutionnaire mis en place pour faire face aux dangers qui menacent la république. Ce comité joue alors le même rôle que celui de la dictature du prolétariat, c'est-à-dire éliminer tout risque de contre-révolution. Ceci a abouti à la période historique de « la Terreur », mais nous avons déjà parlé de cette ressemblance. Ici l’intérêt est surtout de comprendre comment, de la même manière que le club des Jacobins, la dictature du prolétariat est dirigée par des intellectuels au nom du peuple et non par le peuple lui même. Ceci est d’autant plus important que les faits historiques qui vont bouleverser l’histoire du XXème siècle se jouent entre cette vision de la dictature du prolétariat et celle que nous avons vu précédemment et qui est moins connue et jamais appliquée.
Il s’agit alors de remplacer les Jacobins par des révolutionnaires éclairés et de profiter de la confusion des masses pour organiser la révolution et l’après révolution. En effet, comme nous l’avons vu dans l’extrait de la Société universelle des communistes révolutionnaires de mi Avril 18503, la dictature est organisée par l’association des communistes qui continuent de jouer le rôle qu’ils avaient dans la révolution, c'est-à-dire orienter et diriger les prolétaires et ceci pour leur bien car : « ils ont sur le reste de la masse du prolétariat l’avantage de comprendre clairement les conditions, la marche et les résultats généraux du mouvement prolétarien »4 Le parti communiste, dans la révolution comme dans la dictature du prolétariat, possède un rôle supérieur sur le reste de la masse révolutionnaire. Ceci est naturel car les hommes qui sont à la tête de ce parti, hormis des capacités intellectuelles supposées supérieures à la masse, passent leur temps à s’informer, à réfléchir et à enrichir leur culture politique. Le reste de la masse doit travailler pour vivre, elle ne peut alors pas avoir une grande culture politique. Il faut « vivre d’abord et philosopher ensuite ». En effet, les nécessités de la vie sont manger, dormir et se reproduire. Sans ces conditions nécessaires, tout autre chose semble impossible. Ainsi les prolétaires, qui doivent travailler pour vivre et qui passent beaucoup de temps à travailler philosophent et réfléchissent moins que ce qui ont une source de revenue différente. Une source de revenue soit issue de rente, soit d’un ami riche (comme Marx avec Engels), soi de leurs travaux intellectuels. C’est pourquoi le parti communiste, qui regroupe la minorité intellectuelle du prolétariat, s’impose sur la masse prolétarienne. Cette masse est alors qualifiée ici d’inconscients car elle ne passe pas son temps à réfléchir à la suite du mouvement prolétarien et à la complexité politique des relations des forces politiques en jeu. Ainsi les prolétaires, encore plus que les bourgeois, ont la nécessité d’une gouvernance par une minorité pensante qui s’impose face sur une masse ignorante. C’est à partir de cette réflexion qu’est né le mouvement Jacobin et c’est aussi comme ceci qu’est conçue cette première conception de la dictature du prolétariat. Mais comme l’affirme Engel dans la préface de la guerre civile en France :
« Du moment que la situation appelle la transformation totale de l’ordre social, les masses doivent y participer directement, elles doivent avoir la compréhension de ce qui est en jeux et de ce qu’il faut conquérir. Voilà ce que nous a enseigné l’histoire du dernier demi-siècle. »5
Le dernier demi-siècle fait référence à la période historique de la Terreur. Cette dernière se divise en deux périodes. La première débute par la chute de la royauté le 10 aout 1792 et est marquée par l’institution du tribunal révolutionnaire qui est chargé de juger, sans possibilité de rejuger, les crimes commis le 10 aout. La seconde période s’étale du 2 juin 1793 au 30 juillet 1794 avec la destitution de Robespierre. Entre l’été de 1793 et celui de 1794, la Terreur atteignit son paroxysme. Le comité de Salut Public, divisé sur les styles de répression face aux « ennemis de la république » créa un « bureau de police » qui est censé contrôler les dérives du comité de sûreté générale. Ce comité n’est alors rien d’autre qu’une police politique qui fonctionne de façon étroite avec le tribunal révolutionnaire. Selon les historiens, ce comité de sûreté générale a alors fourni plus de mandats d’arrêts que toutes les autres autorités répressives du pays. Cependant, cette situation extrême fut nécessaire vis-à-vis de la situation de la France en cette période, même si elle n’en est pas moins extrême. En effet, Ce système ultra-répressif est mis en place pour rétablir la situation militaire française (qui fait face aux attaques de tous les pays royalistes qui l’entourent, à savoir : la Prusse, l’Autriche, l’Espagne et l’Angleterre) et afin d’éviter un coup d’Etat (car ces attaques militaires poussent les royalistes à agir). Cette répression aboutit à la surveillance des armées et à l’élimination des généraux qui sont jugés trop faibles et sont remplacés par de jeunes officiers fidèles à la république. Tous les hommes de 18 à 25 sont mobilisés de force et viennent grossir les rangs de chaque régiment par deux bataillons. Les républicains regagnent alors leurs pays petit à petit. C’est pendant cette période de guerre que la « Terreur » s’installe. Avec l’assassinat de Marat par Charlotte Corday, le sentiment anti royaliste est renforcé et ces derniers sont éliminés par de comité de sûreté générale. Ainsi Robespierre déclare à la convention le 12 aout 1793 : « Que le glaive de la loi, planant avec une rapidité terrible sur la tête des conspirateurs, frappe de terreur leurs complices ! Que ces grands exemples anéantissent les séditions par la terreur qu’ils inspireront à tous les ennemis de la patrie ! » Tout doute face à la fidélité à la patrie est suivi alors par une exécution. La terreur semble pourtant porter ses fruits car les manifestations fédéralistes sont matées, les Vendéens (royalistes) sont écrasés dans le sang et les attaques des pays étrangers sont repoussées. Cependant ceci ne marque par la fin de la Terreur car le comité de salut public veut assoir la république et pour ce faire, il constitue une liste d’indigents aux autorités locales et ils devront alors passer devant le tribunal révolutionnaire. Le comité de salut public, par la période de la Terreur a alors rempli parfaitement ces objectifs, à savoir, il a sauvé et assis le pouvoir de la république, il a contré les attaques des pays royalistes et il a éliminé toutes menaces de contre révolution. Ces objectifs sont alors les mêmes que celui d’une dictature du prolétariat, c'est-à-dire protéger de prolétariat de la contre-révolution et des pays ennemis. Mais ceci n’est pas à n’importe quel prix. Le peuple, pendant cette période, a clairement payé le prix pour cette victoire. Durant cette période, entre 16 000 et 17 000 personnes furent guillotinées, 25 000 furent victimes d’exécution sommaire et 500 000 furent emprisonnées. Il faut aussi noter que le tribunal révolutionnaire n’a prononcé que 16% de ces sentences, que 80% de ces victimes furent tuées pour rébellion ou pour trahison et 9% pour délit d’opinion. Voici donc ce que l’histoire du 18éme siècle a enseigné à Marx et Engels. Ainsi les masses doivent participer au changement social et en comprendre les enjeux afin d’éviter de tels massacres qui sont nécessaires si la masse de participe pas. En effet, c’est bien parce qu’une minorité d’intellectuels agissaient sans la masse et sans la compréhension de la masse qu’il y a eu les révoltes en Vendée, les diverses insurgées et ce doute qui planait constamment sur chaque membre de la masse. En effet, si les hommes ne comprennent pas, à ce moment de changement de société, pourquoi des efforts sont nécessaires, et pourquoi telle chose doit être subie alors nécessairement ces hommes préférons l’ancien système. Le doute face à la bonté de cette minorité d’intellectuels monte proportionnellement que grandit un doute de la volonté de changement de la masse. Plus les populations sont isolées du gouvernement et plus elles doutent de la sincérité de ce gouvernement. Inversement plus le gouvernement doute de la volonté de changer du peuple et plus il durcit ces lois contre d’éventuels ennemis (au nom du peuple) mais c’est toujours le peuple qui subit les conséquences. Ainsi la population doit intégrer la dictature du prolétariat et cette conception nait qu’avec l’événement de la commune de Paris, c'est-à-dire entre le 18 mars 1871 et le 28 mai 1871. Cependant nous devons rappeler que Marx mourus le 14 mars 1883, soit 12 ans après ces événement et ceci explique pourquoi il n’y a que peut d’écrit sur la dictature du prolétariat avec cette période. Ce dernier s'exerçait déjà à l’écriture du Capital qu’il ne pu finir. Nous allons alors donc voir maintenant la deuxième conception de la Dictature du prolétariat
1 http://www.marxists.org/francais/martov/works/1918/00/martov_19180000.htm
2 Lu dans, Marx et Le Problème de la dictature du prolétariat par Julius Martov
3 Voir précédemment
4Manifeste du Parti communiste, Paris GF Flammarion, 1998, p91
5 Engels : préface à « La guerre civile en France », lu dans, Marx et Le Problème de la dictature du prolétariat par Julius Martov
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