La pratique du communisme selon marx

Regroupement et analyse de Marx

posté le 17-11-2010 à 11:12:24

B.1 Le système capitaliste d’un point de vue économique

Le système capitaliste est avant tout un système à objectifs économiques. Il faut comprendre par système un ensemble d’éléments interdépendants qui permet d’assurer sa propre reproduction, sa propre stabilité et son propre dynamisme. Un système économique est donc la gestion de la production, de la répartition et de la consommation des biens et des services. Le système capitaliste vise alors avant tout à favoriser la production des biens et des services. Il existe deux approches du capitalisme économique : L’approche Marxiste et l’approche économique.

B.1.1 L’approche marxiste

Le mode de production du capitalisme est basé fondamentalement sur le salariat. Le salariat est un mode de production du travail où une partie de la population ne peux subsister qu’en vendant sa force de travail à une autre partie de la population. En terme marxiste, le capitalisme est le mode de production où le prolétariat est obligé de vendre sa force de travail au bourgeois. Le terme bourgeois désigne à l’origine la catégorie sociale associée aux villes, puis aux commerçants et artisans et le mot prolétariat désigne à l’origine un citoyen romain qui n’a que ses enfants pour richesse. Pour Marx et Engel, ainsi que tout au long de notre projet, il faut entendre par bourgeois et prolétariat ceci :


« On entend par bourgeoisie la classe des capitalistes modernes qui sont propriétaires des moyens sociaux de production et emploient du travail salarié. On entend par prolétaires la classe des ouvriers salariés modernes qui, ne possédant en propre aucun moyen de production, en sont réduits à vendre leur force de travail pour pouvoir vivre »

Manifeste du Parti Communiste. Paris. Ed. GF Flammarion. Chap.1 Note de Engel, P.73


Le prolétariat est la catégorie de la population qui est obligée de vendre sa force de travail car elle n’est pas propriétaire de moyen de production. La force de travail est l’ensemble des capacités physiques et mentales qu’un homme utilise pour produire un service ou un bien. Dans le système monarchique, aucune personne n’était assez puissante pour devenir propriétaire de moyen de production et par conséquent n’importe qui avait une place pour un travail artisanal. Avec le développement des industries, les petits artisans sont remplacés par de grands propriétaires qui, en employant des ouvriers, couvrent les besoins de toute une partie d’un territoire. Ainsi les petits artisans de ce territoire rentrent en concurrence avec les grandes industries qui sont beaucoup plus productives et rentables. Les petits artisans entrent alors dans la catégorie du prolétariat car les grandes industries ont confisqué les moyens de production et les artisans n’ont pas d’autre choix que vendre leur force de travail pour vivre. Ce qu’il s’est passé avec les artisans, c’est passé aussi avec la quasi-totalité des corps de métiers. Nous nous retrouvons alors avec une armée de grandes industries, dans divers domaines, qui confisquent les moyens de productions et obligent alors ceux qui ne peuvent pas être concurrentiels à vendre leur force de travail pour pouvoir vivre. Le capitalisme est alors la transformation de la force du travail en marchandise. Voici la principale ligne de l’approche de Marx sur le capitalisme. Bien entendu Marx a écrit plusieurs ouvrages sur le développement du capitalisme, qui mériteraient une analyse approfondie, mais ceci n’est pas le cœur même de notre propos et c’est pourquoi je ne propose qu’une approche rapide de sa vision.


B.1.2 Le capitalisme et le calcule de la plus-value

Nous appelons plus-value, la valeur du travail effectuée par le salarié et non payée par le capitaliste. En effet, Marx, dans le Capital1, part du constat qu'il y a une différence entre le prix du travail pour fabriquer un objet, c'est-à-dire le prix de la valeur ajoutée par le travailleur, et le prix réel de cette valeur ajoutée. Dans le système capitaliste, le temps de travail des prolétaires se divise en deux temps. D'abord, le temps de travail nécessaire où l'ouvrier se paye lui- même en produisant autant que ce qu'il coute et le temps de surtravail où l'ouvrier produit exclusivement du bonus pour l'employeur sans être payé. Dans ce système économique, seule la valeur du travail humain est une source d'échange économique stable car c'est bien à partir du nombre d'heures de travail que l'on le paie un homme. Or dans ce système, il y une différence entre la valeur réelle du travail et la valeur payée dans la mesure où les ouvriers assurent plus que leur autonomie pour vivre. Le capitalisme achète donc la force de travail  moins chère que ce qu'elle vaut réellement afin d'augmenter son propre capital en profitant de la différence entre ces deux valeurs. S'il payait exactement la valeur ajoutée à l'objet par le travail de l'ouvrier, il n'y aurait aucune différence et donc aucun profit. C'est cette différence de la plus-value qui permet au capitalisme de faire du profit. Ce profit varie non pas selon le travail de gestionnaire du patron mais selon le nombre exact d'objets surproduits par les ouvriers. Aussi Marx, dans Le Capital2, complète la théorie des valeurs mise au point principalement par Adam Smith et David Ricardo en mettant à jour ce calcul de la plus-value, la loi du capital constant et du capital variable, le partage de la plus-value et enfin la plus-value à taux relatif et absolu. Cependant, nous n'analyserons pas ces différents concepts car ils appartiennent aux éléments internes au système capitaliste or ce qui nous occupe est principalement son remplacement.

B.1.3 L’approche identifiant capitalisme et économie de marché

Les économistes libéraux modernes définissent le capitalisme par la propriété privée du capital et l’ensemble des instruments de production, ceci rejoint l’analyse marxiste. Mais ils définissent aussi le capitalisme comme étant la liberté d’entreprise, le droit de transmettre son patrimoine par héritage et la régulation des marchés.

Le capital est l’ensemble des biens et des richesses accumulés pouvant générer d’autres biens ou d’autres richesses. La propriété privée du capital signifie donc la possibilité d’acquérir des moyens de productions car, comme le montre la définition ci-dessus, le capital est ce qui peut produire un bien ou une richesse et donc par définition est un moyen de production. Le capitalisme comme liberté d’entreprise est ce qui permet d’exercer une activité économique ou commerciale, de renter en concurrence avec les autres entreprises et de contractualiser avec les travailleurs ou les partenaires économiques. Le système monarchique ne permettait pas cette possibilité car comme nous l’avons vu précédemment, il y a la règle de la « supériorité naturelle ». De plus les divers droits féodaux faussent une concurrence débridée. Cependant, il vaut prendre ce critère du capitalisme en fonction de ce que nous avons dit précédemment.

Ensuite le droit de transmettre son patrimoine est une définition moderne du capitalisme. Le capitalisme ne se définie ici que par rapport au communisme qui interdit le droit d’héritage. Effectivement le droit d’héritage n’est pas en soit quelque chose qui est nouveau dans le capitalisme puisque dans le système monarchique, l’héritage était naturellement acquis. Cependant nous devons le souligner tout même pour montrer le caractère relativement fermé de la classe dirigeante. De plus ceci est en contradiction avec la concurrence. Dans la mesure où les richesses sont transmissibles, les capitaux sont alors aussi transmissibles et par conséquent les moyens de production restent toujours concentrés dans les mains des mêmes familles. Ceci fausse la concurrence face aux personnes qui ne sont pas issues d’une famille riche.

Enfin la régulation des marchés est basée sur le principe de l’offre et la demande qui permet la fixation des prix. La loi de l’offre et la demande désigne la quantité de produits ou de services disponibles face au nombre d’acheteurs. Plus les quantités sont grandes face à la demande, plus les prix fixés sont bas et donc plus les quantités sont petites face à la demande et plus les prix sont hauts. Réciproquement, plus il y a une forte demande face à une offre et plus les prix sont hauts et donc plus il y a une faible demande face à l’offre et plus les prix sont bas. Dans ces conditions, il y a un mécanisme d’ajustement du prix et de la quantité, donc le marché (c'est-à-dire le lieu où à lieu la rencontre entre l’offre et la demande) tend vers un point d’équilibre. Ce point est défini comme étant celui où les industries sont prêtes à vendre leurs marchandises aux consommateurs. Encore une fois nous devons noter que ceci n’est que les grandes lignes du système économique capitaliste qui mériterait une analyse plus approfondie, mais ceci n’est pas le cœur de notre propos. Il n’en est que le contexte.

1 Le Capital, Paris, Edition Social, 1983

2 Le Capital, Paris, Edition Social, 1983

 


 
 
posté le 17-11-2010 à 11:09:23

A.2 Quelles sont les raisons de la nécessité de sa chute.

C’est principalement dans le Manifeste du Parti Communiste1, de février 1848 que Marx évoque le plus distinctement les raisons du remplacement du système féodal par le système dit « moderne ». Marx parlera rarement de système capitaliste mais de système « moderne ». Nous allons développer plus tard la définition à proprement dite du capitalisme. Effectivement, Marx écrit pendant le processus de changement du système féodal en système capitaliste et donc le système capitaliste apparaît pour lui comme le nouveau système moderne. Ce n’est qu’à partir de 1902 et avec le livre de Sombart, Le Capitalisme Moderne2, que les termes « capitalisme » et « capitaliste » commencent à se répandre. Cependant Marx commencera déjà a y faire référence dans son livre, Le Capital3. Cependant, lorsque Marx parle de système moderne, il fait bien référence à ce que nous appelons aujourd’hui système capitaliste, comme nous allons cesser de le constater. Mais avant cela, voyons les raisons de la chute du système monarchique pour Marx :


« La découverte de l’Amérique, le tour du cap de Bonne-Espérance ont ouvert à la bourgeoisie montante un champ d’action nouveau. Les marchés des Indes Orientales et de la Chine, la colonisation de l’Amérique, le commerce avec les colonies, l’accroissement des moyens d’échange et des marchandises en général ont donné au négoce, à la navigation, à l’industrie un essor qu’ils n’avaient jamais connu et entraîné du même coup le développement rapide de l’élément révolutionnaire de la société féodale chancelante ».

Manifeste du Parti Communiste. Paris. Ed. GF Flammarion. Chap. 1, p.74


Comme nous nous pouvons le voir, la première étape du passage de la société féodale à la société moderne est marquée par le début des grandes découvertes et la prolifération du marchandage. Il faut entendre par « les grandes découvertes », les différentes découvertes géographiques qui marquèrent le monde occidental au XVe et au XVIe siècle. Nous pouvons faire référence entre autre à la découverte de l’Amérique par Christophe Colombe en 1492, mais aussi à la découverte de la route des Indes par les portugais en 1510. Cependant ces grandes découvertes ne sont pas en et pour soi le facteur de la chute du système féodal car le fait de connaître plus profondément le monde n’entre pas en contradiction avec le système féodal. Par ailleurs, nous pouvons remarquer que, selon les historiens, le début des grandes découvertes marque la fin de l’époque féodale. Ce sont bien les grandes découvertes, alliées au commerce mondial, qui sont le facteur de la chute du système « féodal »4. Effectivement, le commerce entre deux pays n’est pas tenu par l’aristocratie mais par les petits bourgeois qui ne sont rien d’autre que des commerçants. Ces petits bourgeois, par le biais du commerce, sont devenus alors de « grands » bourgeois qui ont eu de plus en plus de pouvoir sur la scène politique. Grâce à ces découvertes, Ils pouvaient rivaliser en richesse et donc en pouvoir avec les petits aristocrates, puis avec les aristocrates puissants. Cependant, nous devons noter que l’enrichissement de la bourgeoisie s’est fait sur plusieurs années. Le commerce avec les nouveaux pays a donc permis à la bourgeoisie de prendre une place de pouvoir dans le système « féodal » mais de façon progressive. Nous voyons ici se profiler alors pourquoi la bourgeoisie est amenée à renverser nécessairement le système féodal et c’est pourquoi Marx parle des grandes découvertes comme étant l’élément révolutionnaire. Mais à ce moment précis de l’Histoire, le développement de la classe bourgeoise et le système féodal ne sont pas en contradiction et peuvent vivre encore en harmonie. Mais surtout la bourgeoisie n’a pas encore le pouvoir de renverser la monarchie. Il faut effectivement attendre 200ans pour voir se réaliser le processus que je viens de d’écrire.


« La manière féodale ou corporative dont avait jusqu’alors fonctionné l’industrie ne suffisait à couvrir les besoins qui croissaient à mesure que s’ouvraient les marchés nouveaux. La manufacture s’y substitua. Le maître des corps de métier fut supplanté par la classe moyenne industrielle ; la division du travail entre les différentes corporations céda la place à la division du travail au sein des divers ateliers. Mais les marchés grandissaient toujours, les besoins continuaient à s’accroître. La manufacture à son tour ne suffit plus. Alors la vapeur et les machines révolutionnèrent la production industrielle. A la manufacture se substitua la grande industrie moderne. A la classe moyenne industrielle se substituèrent les millionnaires de l’industrie, les chefs d’armées industrielles entières, les bourgeois modernes »

Manifeste du Parti Communiste. Paris. Ed. GF Flammarion. Chap. 1, p.75


Pendant la période de la monarchie, les différentes « industries » se limitent à une poignée d’hommes par entreprise et ils s’apparentent plus à de l’artisanat qu’à une réelle industrie. Effectivement le terme industrie regroupe toutes les activités économiques organisées sur une grande échelle. Par conséquent, les instruments de production « féodaux » ne pouvaient pas obtenir un très fort rendement. En effet, l’industrie sous-entend une certaine division du travail contrairement à l’artisanat où la même personne assure l’ensemble d’un processus de production. Or avec les grandes découvertes et avec la prolifération du commerce, la demande des matériaux et denrées en tout genre que ce soit pour vendre ou pour les marchandises transportées, est si forte que le rendement des divers secteurs d’activités doit être augmenté pour atteindre des « quantités industrielles ». Or, c’est par la division du travail que l’on peut obtenir un rendement plus important. Les industries « féodales », qui n’ont pas suivi la règle de la division du travail, n’ont pas pu être compétitives avec les nouvelles industries. Toutes les industries artisanales deviennent alors de véritables industries ou alors disparaissent. La division du travail consiste à remplacer, pour la fabrication d’un objet unique, le travail d’un unique homme par le travail de plusieurs hommes dans chacun des domaines particuliers à l’objet. Par exemple, pour la fabrication d’un meuble, au lieu d’avoir un homme qui d’abord coupe un arbre, puis scie des planches, ensuite monte les planches et enfin peint le meuble. Nous avons un homme qui coupe l’arbre, puis un autre homme qui scie les planches, etc. La division du travail permet alors un rendement supérieur car elle permet de perfectionner un ouvrier dans un domaine particulier. Au fur et à mesure que l’ouvrier répète le même geste, il augmente sa vitesse de production car il sait parfaitement ce qu’il doit faire. Cela devient un automatisme pour lui et nous pouvons même dire qu’il devient même comme un automate, car il fait son travail avec un minimum de réflexion. Effectivement, répétant toujours la même chose, il supprime la phase de réflexion qui précède ses gestes et fait son travail de manière quasi instinctive, comme une machine. Un homme seul qui est à l’origine de la création d’un meuble, doit réfléchir à l’ensemble des étapes de son travail : la réalisation de chaque étape, l’enchaînement des étapes et l’interaction entre elles. Son travail devient plus complexe et acquérir un automatisme complet relève quasiment de l’impossible. Alors qu’un ouvrier qui a seulement à peindre une planche acquerra des automatismes beaucoup plus rapidement. La division du travail augmente donc considérablement le rendement. Mais à elle seule, la division du travail n’a pas comblé le rendement imposé. Les industries « féodales » ont dû aussi s’agrandir. Au lieu d’avoir une multitude de petites industries, de grosses industries se sont créées. Avec ces grosses industries, se sont développés des bourgeois beaucoup plus riches et plus puissants. La demande de rendement élevé, réclamée par le commerce qui suit les grandes découvertes, a poussé les petites industries à devenir de grandes industries et à changer leurs méthodes de travail pour maximiser leur rendement. Les petits bourgeois qui tenaient les petites industries se sont enrichis proportionnellement à la croissance de leur industrie. Les bourgeois peuvent maintenant rivaliser avec les nobles de l’aristocratie du point de vue de la richesse et donc du pouvoir. Mais le régime monarchique n’est toujours pas ici en contradiction avec la montée en puissance de la bourgeoisie.


« Chacun de ces stades de développement de la bourgeoisie s’accompagna d’un progrès politique correspondant. […] Là où elle est arrivée au pouvoir, la bourgeoisie a détruit tous les rapports féodaux qui unissaient l’homme à ses supérieurs naturels et n’a laissé subsister d’autre lien entre l’homme et l’homme que l’intérêt tout nu, le dur « paiement comptent ». […] En un mot, elle a substitué à l’exploitation que voilaient les illusions religieuses et politiques l’exploitation ouverte, cynique, directe et toute crue. » 

Manifeste du Parti Communiste. Paris. Ed. GF Flammarion. Chap. 1, p.75-76


Comme nous l’avons vu précédemment, jusqu'à présent, les diverses industries répondent parfaitement à la demande du système monarchique. Les industries ont révolutionné le mode de production artisanal en mode de production lié à la division du travail. Jusqu’ici il n’y avait pas de contradiction avec le régime monarchique car c’est le régime monarchique qui produisait et contrôlait la demande. Mais les industries se sont développées jusqu'à leur paroxysme et deviennent alors en concurrence les unes avec les autres. Le terme concurrence vient du terme « concurrere » qui signifie « courir avec ». La concurrence est donc une course et une compétition entre différentes personnes ou entreprises qui poursuivent le même but ou le même avantage. Les industries sont rentrées en concurrence les unes avec les autres car la somme des industries, d’un secteur particulier, produisait trop d’un objet particulier par rapport à la demande de cet objet. Par conséquent chaque industrie est poussée par les autres à se révolutionner en permanence pour devenir la plus intéressante et pour qu’elle puisse vendre son produit. Mais le système monarchique n’est pas adapté à un tel débridage du système commercial. Au contraire il est soumis à des règles très strictes qui suivent entre autre la religion et la politique. Dans le système monarchique, les règles du commerce sont soumises aux règles de « supériorité naturelle » et du monopole. La supériorité naturelle est la croyance que tel individu est supérieur de fait à tel autre individu et donc peut exiger de lui certaines choses. Ainsi tel individu est supérieur « naturellement » à tel autre individu et donc c’est lui qui obtient le monopole. Ceci fausse alors la concurrence car, dans une société monarchique, le supérieur naturel régule la production par rapport à la demande. Mais avec les grandes découvertes, il y a eu un très fort besoin de production, comme nous l’avons déjà vu et donc les industries se sont développées. Les bourgeois se sont enrichis et par conséquent ils ont eu plus de pouvoir. Lorsque les industries sont entrées en concurrence les unes avec les autres, il n’était plus possible de revenir à l’ancien système car les bourgeois, à la tête des industries, ne voulaient pas diminuer leur production car ceci aurait été synonyme de la diminution de richesses. Or Ayant atteint un certain degré de pouvoir, la monarchie ne pouvait plus leur imposer de diminuer leur production. La monarchie est alors en opposition avec le système « moderne » de production et de commerce. L’évolution de la monarchie est alors nécessaire. Le système monarchique a alors dû laisser la place soit progressivement, comme en Angleterre et en Allemagne, soit par une révolution, comme en France, au système bourgeois appelé aussi capitaliste.




« A un certain stade de développement de ces moyens de production et d’échange, les conditions dans lesquelles la société féodale produisait et échangeait, l’organisation féodale de l’agriculture et de la manufacture, en un mot les rapports de propriété féodaux ne correspondaient plus aux forces productives déjà développées. Ils paralysaient la production au lieu de la faire progresser. Ils se transformèrent en autant d’entraves. Il fallait les faire sauter, on les fit sauter.

Ils furent remplacés par la libre concurrence avec l’organisation sociale et politique appropriée, avec la suprématie économique et politique de la classe bourgeoise. »

Manifeste du Parti Communiste. Paris. Ed. GF Flammarion. Chap. 1, p.80


Le système monarchique ne permet plus à la classe bourgeoise de progresser car les forces productives déjà développées ne correspondent plus au système monarchique. Effectivement, l’organisation féodale de l’agriculture et de la manufacture suit le système de droit féodal. C'est-à-dire qu’en établissant son entreprise sur une propriété appartenant d’embler à la noblesse, il faut alors donner un impôt qui est parfois si important qu’il ne reste plus qu’un cinquième de la production totale. Un tel système est en totale contradiction avec le développement des industries car les industries soumissent à un impôt trop lourd ne peuvent pas concurrencer d’abord les industries des autres régions et ensuite les industries du reste du monde. Ainsi les forces productrices ne correspondent plus au système de droit féodal car les industries pouvaient encore se développer et devenir concurrentielles sur le plan national et même international. Les forces productives englobent tous les moyens de production d’un objet allant de l’ouvrier aux machines. Mais, si l’impôt de leur région est trop lourd, elles ne peuvent pas être compétitives par rapport aux autres régions et donc une autre industrie aurait été choisie. Elles sont donc condamnées à ne plus se développer. Ainsi, le développement de l’entreprise a entraîné une force productive telle qu’elle peut produire une grande quantité d’objets, mais elle ne pouvait pas se développer plus car elle n’était pas compétitive par rapport aux autres régions et aux autres pays. Elle ne peut donc pas vendre plus de produits. Ainsi les rapports de propriétés féodaux sont une entrave au développement des diverses industries. De plus la libre concurrence a un autre objectif, celui d’abolir les différents règnes des propriétaires fonciers comme le fait remarquer Marx dans Les Manuscrits de 1844 à propos de la concurrence : «  la conséquence dernière est donc l’abolition de la différence entre le capitaliste et le propriétaire foncier, de sorte que, dans l’ensemble il n’y est plus que deux classes de la population : la classe ouvrière et la classe des capitalistes. »5 Les propriétaires fonciers sont ceux qui possédaient la terre et donc, pendant la période de la monarchie, les propriétaires fonciers étaient les nobles. D’où l’intérêt d’abolir la différence entre le capitalisme et le propriétaire foncier. La concurrence aboutie à l’abolition de la différence ente le capitaliste et le propriétaire foncier car les propriétés ne sont plus régies, en priorité, par le système d’héritage mais par le système financier. C'est-à-dire que les propriétaires peuvent ne plus garder leurs terres pour leur enfants, mais les vendre et donc faire de leurs terres un capital. Ainsi en faisant jouer la concurrence entre les différents domaines, soit les propriétaires fonciers vendent leurs propriétés pour qu’elles leur rapportent de l’argent, soit ils les gardent, mais elles ne leur rapportent plus d’argent car les différentes industries partent là où les domaines sont à vendre et ainsi ne payent rien au propriétaire foncier. Les propriétaires fonciers, c'est-à-dire les nobles qui vivaient du prix du loyer de leur terrain, ont donc disparu avec la concurrence.

Par conséquent, la bourgeoisie a pris alors le pouvoir dans les divers pays de l’Europe par le biais de nombreuses révolutions notamment en 1848. Mais nous ne développerons pas ce point historique car ceci ne rentre pas dans notre propos. Cependant nous devons noter que nous allons retrouver ces diverses révolutions au court de notre ouvrage car c’est une période qui a souvent inspiré Marx, notamment pour la dictature du prolétariat. La bourgeoisie a remplacé le système de propriété féodale par la libre concurrence pour permettre à leurs entreprises de s’épanouir. La libre concurrence est alors le centre même du système capitaliste. La libre concurrence est un système économique où chacun dispose de la liberté de produire et de vendre aux conditions qu’il souhaite un produit particulier et ceci sans que l’Etat n’intervienne dans les échanges, sauf pour garantir la libre concurrence elle-même. La suprématie économique et politique de la classe bourgeoise engendre alors l’économie capitaliste de la libre concurrence. La politique bourgeoise garantie la libre concurrence des industries et gère la société pour favoriser les industries dans la nation et les industries nationales à travers le monde. Par le biais de la révolution, la bourgeoisie a renversé le pouvoir monarchique et a naturellement pris le pouvoir à sa place, elle a alors développé l’économie et la politique pour favoriser sa propre classe. Nous allons donc maintenant analyser le système « moderne ».

1 Manifeste du Parti Communiste. Paris. Ed. GF Flammarion

2 W. Sombart. Der moderne Kapitalismus. Historisch-systematische Darstellung des gesamteuropäischen Wirtschaftslebens von seinen Anfängen bis zur Gegenwart. Final edn. 1987 Munich.

3 Le Capital, Paris, Edition Social, 1983

4 Il faut entendre « féodal » ici, comme l’entendais Marx, c'est-à-dire le système monarchique

5 Manuscrit de 1844, Paris, GF Flammarion, 1996, p.101


 


 
 
posté le 17-11-2010 à 11:07:16

A.1 Qu’est ce que le système féodal ?

Le système féodal est par définition un système économique et politique régie par les règles de la féodalité, c'est-à-dire un système hiérarchique allant du souverain aux serfs, en passant par les seigneurs et le clergé. Les historiens ont daté cette période de l’histoire entre la fin de l’époque carolingienne (vers 470) et la fin du Moyen Age (1450). On retrouve particulièrement se système dans les pays d’Europe. Les règles de la féodalité reposent sur une économie basée sur l’exploitation de la paysannerie par l’aristocratie et ceci dans le cadre de la seigneurie. C'est-à-dire qu’un petit groupe de personnes habitant sur un domaine déterminé est soumis à l’autorité du seigneur qui possède ce domaine. A partir du XII, c’est l’autorité monarchique qui est de vigueur et qui s’organise en forme de pyramide allant des paysans en passant par les vassaux jusqu’aux souverains. Par l’instauration de la fiscalité royale, se prépare alors la restauration de la souveraineté. A partir de là nous avons en réalité un système monarchique et non féodal. Mais il faut savoir que le mot « féodalité » est apparu au XVIIe siècle pour désigner ce qui se rattache à un système médiéval. Ainsi pendant les révolutions de 1780, les révolutionnaires désignaient par féodal l’ancien régime et c’est à partir de ces années révolutionnaires que le terme féodal prit un sens péjoratif. Lorsque Marx oppose « le système féodal » au système moderne, il oppose en réalité le régime monarchique au régime capitaliste. Il ne faut cependant pas croire que Marx n’emploie pas les bons termes, mais en réalité, ce sont les termes qui ont évolués. Il existe donc bien un système féodal mais il est totalement différent de celui qui est désigné par Marx. Marx entend donc par système féodal, le système économique et politique qui est en rigueur de la fin de la monarchie absolue à la fin de la monarchie constitutionnelle.

Nous ne pouvons cependant pas dire que c’est le remplacement du système monarchique par le système démocratique. Pour Marx, les différents remplacements de système ne se font pas vraiment dans leur manière de fonctionner mais plutôt dans le remplacement de la classe dominante. Ainsi, la monarchie constitutionnelle n’est pas un nouveau système, vis-à-vis de la monarchie absolue, mais une simple médiation du pouvoir entre l’aristocratie et la bourgeoisie. Ce n’est pas tellement que le système « moderne » soit démocratique qui fait de cet événement un bouleversement historique majeur mais plutôt le fait que ce soit la classe bourgeoise qui impose sa domination aux autres classes.

L’important est donc le changement de classe dominante, comme le confirme ici Engel :


« […] Cet organisme est le pouvoir d’Etat ; A peine né, il se rend indépendant de la société, et cela d’autant plus qu’il devient d’avantage l’organisme d’une certaine classe, qu’il fait prévaloir la domination [de] cette classe ».

Ludwig Feuerbach et la fin de la philosophie classique Allemande1








Les classes peuvent être différenciées par deux caractéristiques. D’abord par leur domination des unes par rapport aux autres et ensuite par les intérêts partagés des membres de toute une classe. Par conséquent lorsqu’une classe prend le pouvoir, c’est tout le système politique et économique qui est bouleversé. L’intérêt de la société vient de changer. Ainsi l’intérêt pendant le système féodal était l’intérêt des différents seigneurs, l’intérêt pendant le système monarchique était l’intérêt du monarque et des aristocrates, l’intérêt du système capitaliste est l’intérêt de la classe bourgeoise possédant le capital et l’intérêt du système communiste est l’intérêt du prolétariat en tant que classe universelle. Donc ce qui caractérise le système « moderne » ou capitaliste est le fait que ce soit la classe bourgeoise qui ait pris le pouvoir.

1 Friedrich Engels, Ludwig Feuerbach et la fin de la philosophie classique Allemande, Paris, Ed. Social 1976

 


 
 
posté le 17-11-2010 à 10:58:51

Introduction seconde partie

La pratique théorique est un concept d’écrit par Althusser dans son œuvre, Pour Marx.


« On ne prend pas toujours au sérieux l'existence de l'idéologie comme pratique: cette reconnaissance préalable est pourtant la condition indispensable à toute théorie de l'idéologie. On prend encore plus rarement au sérieux l'existence d'une pratique théorique: cette condition préalable est pourtant indispensable à l'intelligence de ce qu'est, pour le marxisme, la théorie elle-même et son rapport à la « pratique sociale ». »

Pour Marx, Les Sciences Humaine et Social, 2005, p.168


Dans ce passage, Althusser redonne vie à deux concepts qui ne sont pas pris au sérieux d'une part dans l'esprit des hommes « de la rue » et d'autre part dans celui des philosophes. Cependant le concept d'une idéologie comme pratique et celui de la pratique-théorie sont des conditions fondamentales pour des domaines plus reconnus. D'une part; l'idéologie comme pratique est la condition de toute théorie de l'idéologie. Une idéologie est le terme qui rassemble l'ensemble des croyances ou idées d'une société ou d'un groupe d'individus à un moment donné. Ainsi, l'idéologie comme pratique est donc l'ensemble des actions qui sont issues des idées de ce groupe. Si nous prenons l'idéologie chrétienne, nous pouvons nommer « idéologie comme pratique » l'ensemble de leurs prières et autres cérémonies. Ces actions sont directement issues de leurs idées et croyances et ce sont directement leurs idées qui se transmettent dans la pratique. Les idées et les croyances des gens modifient et orientent nécessairement leurs actions car ils agissent en règle générale selon leurs propres volontés, c'est-à-dire comme ils le désirent. Or ils désirent nécessairement suivre leurs idées. L'idéologie possède donc directement des conséquences sur la pratique. Toute idéologie qui concerne alors les actions des hommes rentre sous le domaine d'une idéologie comme pratique. Cette idéologie comme pratique est la condition indispensable pour une théorie de l'idéologie. En effet, la théorie de l'idéologie n'arrive qu'a posteriori. Tout d'abord, les hommes pensent et échangent leurs idées, puis ils appliquent ces idées et enfin à partir de leurs applications ils écrivent une théorie cohérente entre leurs idées et leurs pratiques. La théorie est l'explication de la pratique. Il faut nous rappeler les thèses précédentes de Marx où il affirme que la vérité de toute théorie sans pratique est purement scolastique. Par conséquent, l'idéologie comme pratique est nécessaire pour construire une théorie de l'idéologie, où du moins, une théorie vraie.

D'autre part, la pratique théorique est encore moins prise au sérieux et pourtant elle est une nécessité pour une théorie et surtout pour comprendre la relation entre la théorie et la pratique sociale. Althusser définie alors cette pratique théorique comme ceci:


«La pratique théorique rentre sous la définition générale de la pratique. Elle travaille sur une matière première (des représentations, concepts, faits) qui lui est donnée par d'autres pratiques, soit « empirique », soit « technique », soit « idéologique ». Dans sa forme la plus générale, la pratique théorique ne comprend pas seulement la pratique théorique scientifique, mais également la pratique théorique préscientifique, c'est-à-dire « idéologie ». »

Pour Marx, Les Sciences Humaine et Social, 2005, p.168








D'abord, Althusser définit la pratique en générale comme: «  tout processus de transformation d’une matière première donnée déterminée, en un produit déterminé, transformation effectuée par un travail humain déterminé, utilisant des moyens (de « production ») déterminés. »1 L'auteur souligne alors le terme de transformation qui n'est pas s'en rappeler celui qui nous avons vu dans la thèse numéro 11 des Thèses sur Feuerbach. En effet, c'est à travers ce phénomène de transformation que le marxisme est une pratique théorique, comme nous allons le voir. Ici, la pratique est associée à la définition du travail humain, c'est-à-dire à la transformation d'une matière première. Mais, d'une façon plus large, la pratique englobe tout le processus du travail, c'est-à-dire de la matière première jusqu'aux moyens de production et pas seulement le mode de transformation. Nous avons ici une définition très marxiste car elle considère que toutes les actions des hommes se développent à travers le travail, c'est-à-dire par transformation de la nature. Mais certaines actions, comme courir ou chanter entre autre, n'entrent pas sous cette définition de la pratique. Cependant, selon la définition classique de la pratique, ces actions ne sont pas pour le moins non pratique (le sens commun associe la pratique à ce qui s'applique aux situations concrètes). Ainsi selon cette définition marxiste de la pratique en générale, la pratique théorique entre sous cette définition. Mais pour être cohérente avec le réel, la pratique théorique doit partir d'une autre pratique. Althusser admet alors qu'il existe des domaines pratiques qui n'entrent pas sous sa définition de la « pratique en général ». Ainsi l'empirique (c'est-à-dire tout domaine qui s'appuie ou fait partie de l'expérience), la technique (c'est-à-dire l'ensemble des domaines relatifs au travail) ou l'idéologie comme pratique (c'est-à-dire l'ensemble des actions issues d'une idéologie) composent la base de la pratique théorique. Ce qui permet à l'homme d'avoir un contact avec le monde passe nécessairement par ses propre sens. Donc, et comme nous l'avons vu, tout discours sur le monde doit nécessairement prendre comme base ce que l'homme perçoit du monde, c'est-à-dire qu'il doit nécessairement s'appuyer sur ses sens et donc sur ce qu'il y a d'empirique. Le marxisme qui nous intéresse est une philosophie politique qui possède comme fondement la critique de l'ancienne société dans l'objectif d'en constituer une nouvelle: le communisme. Marx prend alors comme fondation les conséquences de la société capitaliste. Cette dernière agit essentiellement sur l'organisation du travail et surtout sur la façon technique de l'organiser. Ceci entraine alors une multitude de conséquences que nous allons voir dans une première partie. D'un autre coté, comme nous l'avons vu dans la thèse 11 des Thèses sur Feuerbach, Marx vise à transformer le monde. Il prend alors pour fondement l'idéologie communiste, c'est-à-dire les principes d'une société sans classe, sans État, fondés sur la mise en commun des moyens de production. Ces principes qui composent la base du communisme et du marxisme ne sont ni scientifiques, ni philosophiques, ce sont un choix de société. Le fondement de la pratique théorique de Marx est alors d'une part la société capitaliste dans sa réalisation et d'autre part l'idéologie communiste. L'objectif de Marx est de partir de la société capitaliste pour la transformer de façon pratique en communisme. Le détail de cette transformation est la pratique théorique. En effet ce n'est ni de la pratique, car Marx n'agit pas directement sur le monde, ni de la théorie, c'est-à-dire un discours sur le monde actuel. La pratique théorique est un discours sur les méthodes pour transformer le monde. Althusser donne alors un exemple précis pour mieux comprendre ce concept:


« L'application extérieure d'un concept n'est jamais l'équivalent d'une pratique théorique. Cette application ne change rien à la vérité reçue du dehors, sauf son nom, baptême incapable de produire aucune transformation réelle dans les vérités qui le reçoivent. »

Pour Marx, Les Sciences Humaine et Social, 2005, p.171



Le point important dans la pratique théorique repose exclusivement dans le statut de changement de l'état des choses. C'est la nature même de la pratique théorique. Un concept est une représentation mentale d'un objet ou d'une idée issue de l'esprit. L'application de ce concept n'inclue pas nécessairement un changement. Ainsi lorsque les scientifiques ont mis en place le concept d'ADN, le fait de mettre le doigt sur l'ADN ne change pas le réel, il lui donne juste un nom. Plus encore, lorsque Newton écrit sur la chute des corps, il ne fait pas de la pratique théorique, mais il explique la réalité. La représentation mentale est le fait de produire dans son esprit l'image de quelque chose qui existe déjà ou l'image d'une composition de divers objets qui existent. La réalisation d'un concept permet de faire passer un objet de l'esprit à la réalité mais avant cela il est nécessairement passé de la réalité à l'esprit de part la nature même d'une représentation. Le lien entre l'objet et l'esprit est fermé, c'est-à-dire que l'esprit n'apporte rien de nouveau à l'objet. De plus l'objectif du concept n'est pas de transformer l'objet mais de permettre à l'esprit de le comprendre. Or même si ces découvertes ont changé fondamentalement la société (que ce soit avec l'aéronautique pour Newton ou les progrès médicaux pour l'ADN) ils n'ont fait qu'expliquer le réel et mettre des noms sur des évènements. Cependant Althusser est un peu dur avec les découvreurs. Ils ont aussi permis de mettre à jour les liens de cause à effet (bien qu’ils n’en soient pas à l'origine). De plus, les techniques pratiques qui découlent de ces concepts sont bien issues d'une pratique théorique, c'est-à-dire d'hommes qui mettaient à profit ces découvertes pour changer le monde. Marx se place alors dans la pratique théorique dans la mesure où pour lui il ne faut plus interpréter le monde car «  ce qui importe, c’est de le transformer ». Or dans la pratique théorique, ce qui importe c'est de transformer le réel. La pratique théorique est alors une notice, c'est-à-dire des indications écrites sur une transformation pratique, qui porte sur la transformation du réel lui-même.

Cependant, Marx n'a jamais établi une pratique théorique claire. Comme nous venons de le voir la pratique théorique existe chez Marx, car il avait bien pour objectif de changer le monde, à travers le communisme. Mais la pratique théorique du communisme est dispersée dans toutes ses œuvres, qui sont pour la grande majorité des critiques du capitalisme comme nous l'avons dit. C'est à travers les nombreux développements de la critique du capitalisme, que ce soit une critique directe sur les pratiques du capitalisme avec le 18 Brumaire de Louis Bonaparte ou encore le Manifeste du Partie Communiste, ou des critiques sur des sujets concernant la théorie même du capitalisme avec l'Idéologie Allemande ou le Capital, que Marx a écrit la pratique théorique du communisme. Notre objectif n'est alors rien d'autre que de reconstituer de façon logique la pratique théorique de Marx. Cette pratique théorique a donné lieu à de nombreuses interprétations durant l'histoire du XXème siècle, que ce soit avec Lénine, Staline, Trotski, Mao et beaucoup d'autres, mais jamais elle n'a été clairement mise à nu sans une interprétation de leur auteur avec leur propres apports politiques (niant certains points, mettant en avant plus que nécessaire d'autres). Aussi nous allons chercher à réponde à cette question: Qu'est ce que la pratique du communisme chez Marx? Pour ce faire, et comme je l'ai déjà annoncé, nous allons dans un premier temps voir les grands principes du capitalisme dans la mesure où Marx prend comme appui empirique le capitalisme comme état de fait. Ensuite nous allons voir comment la révolution semble nécessaire pour Marx puisqu'elle découle logiquement des conséquences de ce capitalisme sur la masse salariale. Enfin nous analyserons l'après révolution avec la question centrale et polémique de la définition et de la place de la dictature du prolétariat dans la révolution.

1Althusser, Pour Marx, Les Sciences Humaine et Social, 2005, p.167


 


 
 
posté le 17-11-2010 à 10:56:57

Introduction premiére partie

Tout à chacun assimile naturellement et légitiment le nom de Marx à celui de communisme. En effet, cet auteur a influencé considérablement le monde entier à partir de 1917 jusqu'à encore aujourd'hui sur des continents aussi grands que l'Amérique du sud ou des pays aussi puissants que la Chine. Il est, aujourd'hui encore, reconnu comme le créateur de la théorie du communisme. Il est vrai que Marx est l'auteur qui a le plus contribué à la doctrine communiste, même si ce n'est pas lui qui l'a inventée à proprement dit. Il lui a donné sa consistance, l'a débarrassée de toutes dimensions utopistes et a constitué, ce que certains appelleraient, sa théorie. Cependant, Marx n'a jamais écrit une œuvre entière sur le communisme. Même dans le Manifeste du Parti Communiste1, la majeure partie de l'ouvrage est consacrée à la critique du capitalisme et nous pouvons même affirmer que toutes les œuvres publiées du vivant de l'auteur sont consacrées à la critique du capitalisme. Ainsi Marx est plus l'auteur de la critique du capitalisme que le créateur du communisme du dernier siècle. Il n'a jamais élaboré un système conceptuel pour tenter d'expliquer le communisme. Cependant nous ne pouvons pas nier que le nom de Marx et le terme de communisme sont étroitement liés. Marx définit le communisme, dans L'idéologie Allemande, comme étant « le mouvement réel qui abolie l'état actuel des choses »2. Il envisage donc le communisme exclusivement dans une pratique politique. La pratique politique regroupe toutes les actions concrètes qui visent la gouvernance d'un groupe d'individus ou d'une société. Le communisme est donc nécessairement une action pratique puisqu'il est un mouvement qui vise la transformation de l'état actuel, c'est-à-dire le changement d'un état A vers un état B. C'est ce processus de changement que nous appelons communisme. De plus c'est une action nécessairement politique dans la mesure où il vise la transformation de la société toute entière. Avant de voir ce processus plus en détail nous allons montrer que le marxisme n'est pas la théorie du communisme contrairement à ce qu'affirme l'opinion générale. Ceci repose essentiellement dans la volonté de Marx et surtout dans la place particulière de la pratique dans sa philosophie.


Marx envisage la relation entre pratique et théorie de façon dialectique, c'est-à-dire qu’il envisage un constant entremêlement entre l’une et l’autre où la pratique agit comme le dépassement de la théorie et où dans la théorie, la pratique est toujours et déjà présente. C'est pourquoi, nous devons analyser les notes de jeunesse de Marx, regroupées par Engels sous le titre de Thèses sur Feuerbach3. En effet, dans ces onze notes fondamentales, comme nous allons le voir, nous pouvons déjà dénombrer le terme « pratique » quatorze fois, dont quatre fois surligné par Marx. De plus, tout au long des œuvres de Marx qui suivront ces notes, le mot pratique n’apparaît quasiment jamais mais d’autres termes en font directement référence comme celui de « lutte de classe ». Nous pourrions donc être amenés à penser, avant l’analyse des Thèses de Feuerbach, que Marx délaisse totalement la pratique alors que bien au contraire, après ces thèses nous allons voir qu’aucune œuvre de Marx ne peut pas ne pas parler d'une pratique révolutionnaire. Comme nous allons le voir, ces notes marquent le passage dans l’évolution intellectuelle de Marx, d’un idéalisme illusionniste à un communisme dit scientifique. Ainsi, dès la thèse deux nous pouvons lire :


« La question de savoir s’il faut accorder à la pensée humaine une vérité objective n’est pas une question de théorie, mais une question de pratique. C’est dans la pratique que l’homme doit prouver la vérité, la réalité effective et la puissance, le caractère terrestre de sa pensée. La dispute concernant la réalité ou la non-réalité effective de la pensée (qui est isolée de la pratique) est une question purement scolastique. »

Les Thèses sur Feuerbach, Paris, PUF, Labica Georges, 1987, p.20


Marx fait ici directement référence aux acquis mis en lumière par Kant dans la critique de la raison pure4. Kant y présente alors la réfutation de la preuve de l’existence de Dieu par l’idée de perfection. Selon Descartes, dans les Méditations Métaphysiques5, si nous entendons par Dieu un être qui est parfait, alors il est impossible qu’il lui manque un attribue car sinon il ne serait pas parfait et par conséquent Dieu existe. Kant démontre alors dans ce contexte que la preuve de l’existence des choses ne peut pas se faire par la logique mais seulement par les sens. Ainsi : « les cent Thalers représentés et les cents thalers réels ne peuvent être confondus : J’ai les uns « dans ma tête » et les autres « dans ma mains » »6. Il y a une différence réelle entre ce que l’on peut concevoir et ce que l’on touche. Les limites de ces deux dimensions ne sont pas les mêmes et elles ne peuvent pas être confondues. Ainsi, ce n’est pas parce que j’imagine que j’ai cent thalers qu’ils existent alors que si je les ai dans la main, autrement dit que je les touche, ou même que je les vois devant moi, alors il ne peut y avoir de doute sur l’existence de cette argent. Les sens sont les critères exclusifs de l’existence d’un objet. Pour avoir la preuve qu’un objet appartient à l’ensemble de la matière qui nous entoure, c'est-à-dire s'il existe ou non, il faut nécessairement passer par la médiation de nos sens. Il n’existe pas d’autre moyen. De même, pour savoir si une pensée est une vérité objective, c'est-à-dire pour savoir s’il existe une adéquation entre la réalité et une pensée, nous devons passer nécessairement par la médiation d’une expérience. Une expérience est une épreuve qui permet de démontrer, par la pratique, une théorie. Ainsi seule la pratique donne le critère de vérité à une théorie. Toute théorie devient vérité si et seulement si elle passe l’épreuve de la pratique car c’est à partir de se qui passe par la médiation des sens de l’homme que l’on peut prouver l’existence d’une théorie vraie. Cette thèse possède alors un sens profond pour Marx, par cette deuxième note des « thèses sur Feuerbach », il annonce que toutes les pensées qu’il développera seront réalisables dans la pratique car c’est seulement en ce sens qu’elles peuvent avoir un sens pour le réel. Il vise à éliminer dans ses textes toutes les séparations qui existent entre un sujet et un objet. Le sujet étant attaché à l’idée et l’objet à la matière, pour Marx l’objet ne peut pas exister sans sujet et réciproquement. Marx affirme s’affirme alors contre Kant, où la séparation entre sujet et objet est une condition de la connaissance, contre Hegel, où la séparation est interne à l’idée même, et enfin contre Feuerbach, où cette séparation est un principe ontologique. L’idée étant vérifiable que si elle entretient un lien avec la matière, alors une idée ne peut être concevable sans la matière car s’il n’y a aucune matière nous l’appellerons croyance. C’est dans ce sens que nous pouvons affirmer que Marx est un matérialiste. Marx ne peut donc concevoir une théorie qui n’est pas réalisable dans la pratique. Sa prétendue théorie est alors imprégnée nécessairement de pratique et c’est cette pratique qui fait l’intérêt philosophique de la vision politique de Marx. La pratique de la philosophie politique de Marx est alors la preuve de la vérité des théories marxistes. Aussi, nous pouvons lire, à travers la thèse numéro huit :


« Toute vie sociale est essentiellement pratique. Tous les mystères qui orientent la théorie vers le mysticisme trouvent leurs solutions rationnelles dans la pratique humaine et dans la compréhension de cette pratique ».

Les Thèses sur Feuerbach, Paris, PUF, Labica Georges, 1987,p.22


Marx nous apprend alors ici trois choses. D’abord, qu’il existe un caractère social dans la pratique. En effet, Marx emploie, dans la note originale en allemand, le terme « wesentlich », ce qui signifie, traduit mot pour mot, l’essence. Ainsi, non seulement toute vie sociale est en grande majorité pratique mais la pratique fait aussi partie de l’essence même de la vie sociale. Le social définit l’ensemble des rapports qui naît entre les divers individus, groupes ou classes sociales d’une société. La vie sociale est alors ce qui compose la vie des membres d’une société, c'est-à-dire entre autre le travail (et ce qui en découle comme la lutte des classes, la grève, les classes sociales, etc.), le commerce et la culture en règle générale (manière de vivre, de penser, de parler, de se reproduire, etc.). Ces faits, qui composent le social, ont une essence pratique car, comme l’affirme Hondt dans un article du journal la pensée : « Les choses sensibles se présentent à nous comme un objet de travail ou de consommation, en puissance et dans comme un moment de praxis »7. En effet, comme nous venons de le démontrer précédemment, nous pouvons entrer en relation avec les objets extérieurs et avoir conscience de leur existence seulement grâce nos sens, c'est-à-dire par le biais de la pratique. Par conséquent toute relation entre deux choses (vivantes ou non) ne peut se faire que par la médiation d’un rapport pratique. Or, comme nous allons le voir dans la première partie de notre ouvrage, le marxisme prend pour base un fait tout-à-fait empirique : l’homme possède une nature capitaliste, c'est-à-dire que c’est un être intéressé. Par conséquent, tout ce qui le pousse à entrer en contact avec les objets extérieurs est avant tout pour tirer un profit de cet objet, ceci sous le régime du travail (c'est-à-dire en transformant l’objet selon son désir, mais nous allons voir ces définitions plus tard) ou bien sous le régime de consommation (c'est-à-dire en tirant profit sans transformation). Lorsque Marx affirme que « la vie sociale est essentiellement pratique » il montre qu’il fera de ce qu’on appelle « la théorie marxiste », une pratique théorique (nous allons analyser ce concept ultérieurement) et ceci grâce aux caractères sociaux de ces écrits.

Ensuite, Marx affirme dans cette thèse qu’il y a une unité dans la relation entre théorie et pratique. Il existe un véritable aller-retour dialectique entre théorie et pratique qui passe majoritairement par la médiation d’un processus de connaissance. En d’autres termes, tous les points obscurs d’une théorie trouvent leur élucidation dans la pratique et inversement toute pratique possède une explication théorique. La pratique regroupe l’ensemble des phénomènes et la théorie définit l’ensemble des explications de ces phénomènes. Premièrement, la pratique ne peut pas faire l’impasse sur un point obscur car sinon les phénomènes comme nous les connaissons n’existent pas. Si nous décomposons un phénomène (naturel ou non) en plusieurs étapes, mais que nous supprimons une étape alors soit les conséquences de ce phénomène seront changées et nous aurons un nouveau phénomène, soit nous avons supprimé une étape non-essentielles mais même dans ce cas, ce phénomène sera nécessairement différent (car il y aura quelque chose en moins que dans le phénomène d'origine). Cette expérience de pensée montre que toute pratique ne peut pas faire l’économie de point obscur car sinon elle se transforme et nous obtenons un autre phénomène. D'un autre côté, toute théorie peut faire l’économie de points qui restent obscurs et ceci sans pour autant se transformer. Aussi, la grande majorité des théories possèdent des points obscurs. Cependant, ces théories trouveront la solution de ces points obscurs seulement dans la pratique car, comme nous venons de le voir, la pratique ne peut pas faire l’économie d’étape sans nécessairement se retrouver transformée. Dans la pratique, il n’y a pas de point obscur, il n'y a seulement que des points non explicables théoriquement. Deuxièmement, toute pratique possède nécessairement une théorie, dans une démarche phénoménologique, c'est-à-dire dans la recherche d’explication des phénomènes qui entourent les hommes. Lorsqu’un nouveau phénomène apparaît, les hommes lui cherchent une explication. Nous pouvons affirmer que ceci fait partie d’une certaine nature humaine car de tout temps l’homme a créé des explications. Ces explications peuvent aussi bien être de nature spirituelle (de type religieux ou paranormal) mais aussi scientifique. Le terme théorie regroupe alors toutes les sortes d’explications de phénomènes. Cependant il faut noter que certaines théories sont plus réalistes et vérifiables que d’autres. De plus les théories spirituelles sont, en général, incapables d’effectuer l’aller-retour dialectique entre théorie et pratique, c'est-à-dire que bien que leur théorie vise à expliquer les phénomènes issus de la pratique, il semble impossible de reproduire les théories spirituelles dans une expérience.




Enfin, dans cette thèse, Marx nous apprend que la pratique est la nature même de la rationalité. En effet, la théorie est définie comme étant l’explication de la pratique. Pour se faire, la théorie s'appuie alors nécessairement sur la pratique. Or une théorie rationnelle est une théorie qui est cohérente par rapport à son objectif, à savoir expliquer la pratique. Par conséquent, puisque la pratique est le fondement de la théorie, alors elle est à la base de toute rationalité. L’objectif de cette affirmation de Marx n’est pas tellement de conclure sur ce qui a déjà été fait par beaucoup de philosophes et ceci bien avant lui. Au contraire, Marx vise à nous montrer, comme si ces notes agissaient en préambule à ces ouvrages à venir, que non seulement toutes les théories qu’il exposera seront liées à la pratique de part leur caractère dialectique du duo pratique-théorie, mais aussi à travers leur caractère social. Mais surtout, Marx nous affirme ici que ces théories seront rationnelles seulement si nous pouvons les appliquer dans la pratique. Cette huitième thèse est l’affirmation pure et dure qu’il existe, dans les œuvres de Marx, une pratique marxiste et qui plus est une pratique politique. Aussi cette idée ne peut être que renforcée par la onzième thèse qui est, de loin, la plus connue et la plus importante de toute :


« Les philosophes ont seulement interprété différemment le monde, ce qui importe, c’est de le transformer »

Les thèses sur Feuerbach, Paris, PUF, Labica Georges, 1987, p.23


Dans un premier temps, et avant toute explication, nous devons noter une difficulté de traduction. Dans la note originale (voir le même livre p.19), le terme Verändern désigne en français à la fois le terme changer et transformer. Bien que la majorité des auteurs le traduise par le terme changer, je préfère pour ma part le terme de transformer. Ainsi, Verändern est composé de la particule « Ver » qui exprime l’idée de faire quelque chose ou d’agir sur quelque chose : il fait donc appel à un travail. Le terme transformer est composé de la particule « trans » qui exprime le passage vers quelque chose. Autrement dit, un changement exercé par quelque chose. Dans la mesure où Andern signifie sans ambiguïté changer, Verändern est alors l’idée de changer. Or l’idée de changer est bien le fait d’effectuer un passage vers le changement, c'est-à-dire effectuer une transformation.

Dans un second temps, Marx reprend ici une critique classique. Cette dernière consiste à dire que la philosophie se positionne comme détachée du monde qu’elle vise à expliquer. Le philosophe se place alors dans une situation de contemplation. Autrement dit, il se met à une bonne distance du monde pour le regarder dans sa globalité. La philosophie se définit comme étant un domaine de culture constitué par un ensemble d’interrogations, de réflexions et de recherches à caractère rationnel qui ont pour objectif d’éclaircir le rapport de l’Homme au monde et à son propre savoir. Par conséquent, dans son essence même, la philosophie n’a qu’un rôle d’interprétation du rapport des hommes à leur environnement, car il ne s’agit jamais de changer quoi que ce soit, mais au contraire de dire comment les choses sont. Il s’agit toujours de rendre explicite ce qui est implicite dans le rapport des hommes à la nature. Les philosophes ne doivent pas être détachés de la pratique, mais au contraire il s’agit d’être au plus proche d’elle pour l’expliquer. Ceci dit, il existe plusieurs parties de la philosophie qui ne sont pas rattachées à une matière, comme par exemple la métaphysique ou l’herméneutique. Mais la philosophie se donne toujours pour rôle celui de l’interprétation du monde. Marx annonce dans cette thèse la mort de l’ancienne vision de la philosophie et c’est pourquoi, après cette citation Marx ne parlera plus de philosophie. La philosophie selon Marx ne sera plus en position supérieure par rapport au monde, mais au contraire en contact direct avec la matière et ceci grâce au lien qui unit pratique et théorie. Comme nous l’avons vu, la théorie et la pratique sont liées par ce qui tend à les séparer. Si la théorie n’a pas d’utilité sans pratique, la pratique n’a pas de sens et d’esprit sans théorie. Or l’ancienne philosophie était basée sur la séparation des deux domaines et non seulement elle ne traitait que de la théorie mais en plus elle ne s’appuyait, pour se faire, que sur des pratiques déjà réalisées. Dans la thèse onze des thèses sur Feuerbach, Marx ne fait que conclure les différentes thèses que nous avons vu, mais il affirme en plus ici ce qui va être le mot d’ordre de toute la vie de Marx. Il réalise une véritable révolution dans la philosophie en créant un changement radical de son essence et ainsi en créant un nouveau style de discours que nous appellerons la pratique théorique et que nous auront de cesse de mettre en lumière.

1 Manifeste du Parti Communiste, Paris GF Flammarion, 1998

2 L’Idéologie Allemande, FeuerBach, Paris Nathan, 2007, p.58

3 labica Georges, Karl Marx. Les Thèse sur Feuerbach, Paris, PUF, 1987

4 Kant, La Critique de la Raison Pure, Paris, GF Flammarion, 1996

5 Descartes, Les Méditations Métaphysiques, Paris, PUF, 2004

6 Les « thalers » sont le nom de la monnaie Allemande de l’époque de Kant.

7 Hondt, La disparition des choses dans le matérialisme de Marx, La pensée, 1981, N°219, p.59

 


 
 
 

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