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Titre du blog : La pratique du communisme selon marx
Auteur : lapratiqueducommunisme
Date de création : 17-11-2010
 
posté le 17-11-2010 à 11:12:24

B.1 Le système capitaliste d’un point de vue économique

Le système capitaliste est avant tout un système à objectifs économiques. Il faut comprendre par système un ensemble d’éléments interdépendants qui permet d’assurer sa propre reproduction, sa propre stabilité et son propre dynamisme. Un système économique est donc la gestion de la production, de la répartition et de la consommation des biens et des services. Le système capitaliste vise alors avant tout à favoriser la production des biens et des services. Il existe deux approches du capitalisme économique : L’approche Marxiste et l’approche économique.

B.1.1 L’approche marxiste

Le mode de production du capitalisme est basé fondamentalement sur le salariat. Le salariat est un mode de production du travail où une partie de la population ne peux subsister qu’en vendant sa force de travail à une autre partie de la population. En terme marxiste, le capitalisme est le mode de production où le prolétariat est obligé de vendre sa force de travail au bourgeois. Le terme bourgeois désigne à l’origine la catégorie sociale associée aux villes, puis aux commerçants et artisans et le mot prolétariat désigne à l’origine un citoyen romain qui n’a que ses enfants pour richesse. Pour Marx et Engel, ainsi que tout au long de notre projet, il faut entendre par bourgeois et prolétariat ceci :


« On entend par bourgeoisie la classe des capitalistes modernes qui sont propriétaires des moyens sociaux de production et emploient du travail salarié. On entend par prolétaires la classe des ouvriers salariés modernes qui, ne possédant en propre aucun moyen de production, en sont réduits à vendre leur force de travail pour pouvoir vivre »

Manifeste du Parti Communiste. Paris. Ed. GF Flammarion. Chap.1 Note de Engel, P.73


Le prolétariat est la catégorie de la population qui est obligée de vendre sa force de travail car elle n’est pas propriétaire de moyen de production. La force de travail est l’ensemble des capacités physiques et mentales qu’un homme utilise pour produire un service ou un bien. Dans le système monarchique, aucune personne n’était assez puissante pour devenir propriétaire de moyen de production et par conséquent n’importe qui avait une place pour un travail artisanal. Avec le développement des industries, les petits artisans sont remplacés par de grands propriétaires qui, en employant des ouvriers, couvrent les besoins de toute une partie d’un territoire. Ainsi les petits artisans de ce territoire rentrent en concurrence avec les grandes industries qui sont beaucoup plus productives et rentables. Les petits artisans entrent alors dans la catégorie du prolétariat car les grandes industries ont confisqué les moyens de production et les artisans n’ont pas d’autre choix que vendre leur force de travail pour vivre. Ce qu’il s’est passé avec les artisans, c’est passé aussi avec la quasi-totalité des corps de métiers. Nous nous retrouvons alors avec une armée de grandes industries, dans divers domaines, qui confisquent les moyens de productions et obligent alors ceux qui ne peuvent pas être concurrentiels à vendre leur force de travail pour pouvoir vivre. Le capitalisme est alors la transformation de la force du travail en marchandise. Voici la principale ligne de l’approche de Marx sur le capitalisme. Bien entendu Marx a écrit plusieurs ouvrages sur le développement du capitalisme, qui mériteraient une analyse approfondie, mais ceci n’est pas le cœur même de notre propos et c’est pourquoi je ne propose qu’une approche rapide de sa vision.


B.1.2 Le capitalisme et le calcule de la plus-value

Nous appelons plus-value, la valeur du travail effectuée par le salarié et non payée par le capitaliste. En effet, Marx, dans le Capital1, part du constat qu'il y a une différence entre le prix du travail pour fabriquer un objet, c'est-à-dire le prix de la valeur ajoutée par le travailleur, et le prix réel de cette valeur ajoutée. Dans le système capitaliste, le temps de travail des prolétaires se divise en deux temps. D'abord, le temps de travail nécessaire où l'ouvrier se paye lui- même en produisant autant que ce qu'il coute et le temps de surtravail où l'ouvrier produit exclusivement du bonus pour l'employeur sans être payé. Dans ce système économique, seule la valeur du travail humain est une source d'échange économique stable car c'est bien à partir du nombre d'heures de travail que l'on le paie un homme. Or dans ce système, il y une différence entre la valeur réelle du travail et la valeur payée dans la mesure où les ouvriers assurent plus que leur autonomie pour vivre. Le capitalisme achète donc la force de travail  moins chère que ce qu'elle vaut réellement afin d'augmenter son propre capital en profitant de la différence entre ces deux valeurs. S'il payait exactement la valeur ajoutée à l'objet par le travail de l'ouvrier, il n'y aurait aucune différence et donc aucun profit. C'est cette différence de la plus-value qui permet au capitalisme de faire du profit. Ce profit varie non pas selon le travail de gestionnaire du patron mais selon le nombre exact d'objets surproduits par les ouvriers. Aussi Marx, dans Le Capital2, complète la théorie des valeurs mise au point principalement par Adam Smith et David Ricardo en mettant à jour ce calcul de la plus-value, la loi du capital constant et du capital variable, le partage de la plus-value et enfin la plus-value à taux relatif et absolu. Cependant, nous n'analyserons pas ces différents concepts car ils appartiennent aux éléments internes au système capitaliste or ce qui nous occupe est principalement son remplacement.

B.1.3 L’approche identifiant capitalisme et économie de marché

Les économistes libéraux modernes définissent le capitalisme par la propriété privée du capital et l’ensemble des instruments de production, ceci rejoint l’analyse marxiste. Mais ils définissent aussi le capitalisme comme étant la liberté d’entreprise, le droit de transmettre son patrimoine par héritage et la régulation des marchés.

Le capital est l’ensemble des biens et des richesses accumulés pouvant générer d’autres biens ou d’autres richesses. La propriété privée du capital signifie donc la possibilité d’acquérir des moyens de productions car, comme le montre la définition ci-dessus, le capital est ce qui peut produire un bien ou une richesse et donc par définition est un moyen de production. Le capitalisme comme liberté d’entreprise est ce qui permet d’exercer une activité économique ou commerciale, de renter en concurrence avec les autres entreprises et de contractualiser avec les travailleurs ou les partenaires économiques. Le système monarchique ne permettait pas cette possibilité car comme nous l’avons vu précédemment, il y a la règle de la « supériorité naturelle ». De plus les divers droits féodaux faussent une concurrence débridée. Cependant, il vaut prendre ce critère du capitalisme en fonction de ce que nous avons dit précédemment.

Ensuite le droit de transmettre son patrimoine est une définition moderne du capitalisme. Le capitalisme ne se définie ici que par rapport au communisme qui interdit le droit d’héritage. Effectivement le droit d’héritage n’est pas en soit quelque chose qui est nouveau dans le capitalisme puisque dans le système monarchique, l’héritage était naturellement acquis. Cependant nous devons le souligner tout même pour montrer le caractère relativement fermé de la classe dirigeante. De plus ceci est en contradiction avec la concurrence. Dans la mesure où les richesses sont transmissibles, les capitaux sont alors aussi transmissibles et par conséquent les moyens de production restent toujours concentrés dans les mains des mêmes familles. Ceci fausse la concurrence face aux personnes qui ne sont pas issues d’une famille riche.

Enfin la régulation des marchés est basée sur le principe de l’offre et la demande qui permet la fixation des prix. La loi de l’offre et la demande désigne la quantité de produits ou de services disponibles face au nombre d’acheteurs. Plus les quantités sont grandes face à la demande, plus les prix fixés sont bas et donc plus les quantités sont petites face à la demande et plus les prix sont hauts. Réciproquement, plus il y a une forte demande face à une offre et plus les prix sont hauts et donc plus il y a une faible demande face à l’offre et plus les prix sont bas. Dans ces conditions, il y a un mécanisme d’ajustement du prix et de la quantité, donc le marché (c'est-à-dire le lieu où à lieu la rencontre entre l’offre et la demande) tend vers un point d’équilibre. Ce point est défini comme étant celui où les industries sont prêtes à vendre leurs marchandises aux consommateurs. Encore une fois nous devons noter que ceci n’est que les grandes lignes du système économique capitaliste qui mériterait une analyse plus approfondie, mais ceci n’est pas le cœur de notre propos. Il n’en est que le contexte.

1 Le Capital, Paris, Edition Social, 1983

2 Le Capital, Paris, Edition Social, 1983